Je me demande parfois pourquoi nous sommes si aveugles. Oui. J’ai bien dit aveugle. Comment se fait-il qu’il faille toujours attendre que les autres viennent apprécier nos valeurs. La coupe d’Afrique des nations de football féminine qui se déroule actuellement en terre camerounaise vient encore confirmer la donne. Surtout quand il s’agit de nos mets : le bongo tchobi, Wata fufu & Eru, l’okok, le koki… Achhh !!! Ne salive pas s’il te plait. Nul ne l’ignore, dans nos mapanes au pays, on aime « java ». C’est l’un des éléments fédérateurs. Quand on se partage une « 1759 » ou une « Il a fallu du temps », le clivage social est banni. Tu coupes « la tête » et tu passes le reste à ton frère. C’est la famille ! Bref…
L’histoire en fait est celle de Rodrigue, un ami congolais arrivé à Douala pour vivre la CAN en direct. « Je ne voulais pas la regarder à la télé, mais la vivre en direct », m’a dit-il lorsqu’on s’est rencontré le vendredi 18 novembre 2016. Depuis lors, il n’a pas quitté Douala pour se rendre soit à Limbé soit à Yaoundé où se jouent les matches. En fait, après la sacrée tournée de Lili après la victoire des lionnes indomptables du Cameroun, j’ai proposé une visite « technique » de la ville de Douala. Normal, c’est sa première fois qu’il arrive ici. Petit tour à la rue de la joie à Deido. Et voilà Rodrigue qui s’est surpris entrain de boire du piment du poisson braisé. Tellement, il en a bouffé le maquereau. « Frank, on cuisine ça ici ? », a-t-il demandé entre deux bouchées. Mon frère, tu ne vois pas la mère assise derrière sa braise là ? Après ça, nous avons fait un tour au fan-park créé au stade Mbappé Lepé. A le voir ingurgiter bière après bière, on dirait que les « Turbo King », « Black Nzoko », « Primus », « Savanna dry » et « Ngok’ » n’avaient pas une telle saveur. Bref, Rodrigue à gouter à tout.
Après avoir mangé le Ndolè aux crevettes et la banane malaxée au poisson fumée communément appelé « bougas » le lendemain, Rodrigue a oublié le but de son voyage : vivre la CAN en direct dans les stades. Mon pote est devenu baroudeur des restaurants. Il savoure mets après mets ; avec le même appétit à chaque fois. Comme si cela ne suffisait pas, Rodrigue m’a dit qu’il veut rester définitivement au Cameroun après la CAN parce qu’amoureux des plats qu’ils découvrent ici. Pourtant, il n’a même pas encore découvert nos sites touristiques. Les choses qu’on dit souvent de la tête du maquereau. Demande seulement ton titre de séjour illimité frère !
Frank William Batchou
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