Les lampions s’éteignent sur les scènes de théâtre francophone

Culture – Festival

Théâtre

C’était au Centre culturel Petit tam-tam de Yaoundé.

Les lampions s’éteignent sur les scènes de théâtre francophone

Samedi 18 avril 2009. Il est 20 heures 45 au centre culturel petit tam-tam de Yaoundé. Une voix grave retentie des hauts parleurs. Elle annonce en filigrane, la clôture de la 5^e édition du « Festival international scènes du théâtre francophone ». C’est aussi l’occasion de la remise des récompenses bapti la 5^e nuit des trophées du théâtre. Et par ailleurs,. Vêtu d’un boubou blanc, Guy Marc Tony Mefe, le promoteur et directeur artistique dudit festival, monte en grande enjambé sur le podium. Frappé par une grande émotion, il a profité de cette occasion pour éclairer certains aspects qui semblaient obscurs au sein de l’opinion. « Le choix des noms de baptême des différents trophées est une affaire personnelle du directeur artistique. Il n’est aucunement démocratique. Ceci est dû aux difficultés financières que nous traversons depuis le début du festival [1^ere édition, Ndlr] », justifie-t-il. Avant d’ajouter : « Si le projet était resté national comme lors des précédentes éditions, il n’y aurait pas eu de festival cette année. Car, même les partenaires ne se sentaient plus prêts à nous soutenir. C’est pourquoi nous avons ouvert le festival aux étrangers. Heureusement que pour sa première ouverture, les échos ont été favorables ». Il a aussi adressé ses remerciements aux festivaliers tout en leurs rappelant qu’ils sont la matière première du théâtre sous régional et africain.

Cette ouverture à l’étranger est selon Anne Cillon Perri, le directeur du festival, une prospection de nouveaux horizons. Puisqu’elle permet de mettre en compétitions les professionnels venus de l’étranger et les amateurs locaux. Pour la sixième édition qui aura lieu en 2010, Anne Cillon Perri annonce un concours d’écriture des scénarii. Elle concerne uniquement les plumes émergentes des onze Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceac) et va permettre de découvrir de nouveaux talents. « Les œuvres primées vont bénéficier des soutiens multiformes parmi lesquels leur mise en scène et une diffusion dans au moins cinq pays de la sous région. En outre, l’œuvre sera éditée et le Linga Téré de Bangui est aussi disposé à nous accompagner dans cette aventure en terme de résidence d’écriture », rassure Anne Cillon Perri. La soirée a été arrosée par de notes de musiques de plusieurs artistes dont Ottou Marcellin et Corry du groupe Macase.

Trophées

Le festival international scènes du théâtre francophone qui se voit désormais dans le rétroviseur à dévoiler ses lauréats au cette nuit des trophées. Ainsi, Clémentine Essono a reçu le prix d’honneur 2009. Ce prix est destiné chaque année à une icône du théâtre camerounais encore en activité. Satisfaite, elle annonce aux jeunes que « mes portes vous sont grandement ouvertes pour vous venir en aide. Je vous aime tendrement ». Le prix de Jeanne Abanda de meilleure actrice est revenu à Karyce Motio Fotso de la compagnie Néga-expression théâtre. Elle représentera le Cameroun en tant chanteur aux prochains jeux de la francophonie. Le prix de Jérôme Bolo du meilleur acteur est revenu à Ousmanou Sali qui était en tournée en France. « Black neige et les sept nègres » de la compagnie Accor du Cameroun a remporté le prix Keki Manyo du meilleur spectacle. Le prix de l’écriture dramatique est revenu à Noudjiep Emery tandis que Edouard Elvis Elvis Bvouma s’en va avec le prix du meilleur auteur dramatique.

Frank William BATCHOU