Festival Afro design : K Tino sème la panique à Yaoundé

Festival Afro design

K Tino sème la panique à la clôture

 Crédit photo: Hugues Marcel Tchoua 

Les lampions de la première édition du festival Afro design se sont éteints dimanche dernier, 19 juillet 2009, à Yaoundé. Pour la circonstance, le comité d’organisation a prévu un trio d’artistes féminins constitué de Evalens Noah, Jocelyn Bizart et K Tino dit la femme du peuple pour une animation grandeur nature. Dans la cours externe du village du festival, beaucoup attentent de voir les artistes avant de payer leur entrée. « Les artistes sont devenus très capricieux maintenant. On les annonce en pompe et au final, personne ne se présente. Plusieurs d’entre eux ont été annoncés pour ce même festival et quand nous sommes arrivés, nous avons été déçues. Si K Tino arrive à deux heures le matin, nous entrons au même moment », affirme Rose Melingui, un fan de l’artiste. Elle en profite pour fredonner quelques tubes de l’artiste. Dans l’enceinte, le nombre de spectateurs a augmenté contrairement aux jours précédents. A la seule différence qu’ils sont regroupés dans les stands de boissons. « Gars, c’est la clôture aujourd’hui. Il faut encore attendre un autre événement. Dont, il faut boire », lance un jeune en dansant le titre « Merci » de Tsimi Toro.

Attention aux hommes sensibles! 

23 heures 20. Guitaristes, batteurs et musiciens montent sur le podium. Dans un rythme bikutsi new look, Valeri Medjo chante. Dans un fond musical, il annonce « La femme du peuple. Vous avez longtemps attendu et voici pour vous K Tino ». Cette dernière se présente enfin. Elle est vêtue d’une tenue extravagante dont-on lui connaît bien : chemise noire entrouverte et d’une étoffe de tissu brillant nouée autour des reins laissant voir tous ses seins et cuisses. « Attention aux sensibles ! » Les uns crient de joie et d’autres claquent dans la paume de main en scandant « bienvenu la mère, tu nous a énormément manqué ». A l’entrée, c’est la bousculade pour entrer en possession d’un ticket d’accès. Lorsque exécute son premier titre du soir, c’est l’hystérie dans la foule. Les coups de reins et le balancement du postérieur de « maman bonheur »,  les jeux d’épaules et de mains des danseuses, le tout dans une chorégraphie bien orchestrée, ont séduisent le public. En quarante-cinq minutes et six chansons exécutées, K Tino a transformé la cours en une boîte de nuit. Car, en couple ou en solitaire, chacun esquissait un pas bikutsi. Elle a profité pour annoncer au public la sortie de son nouvel album baptisé « Gueréré ». Lequel arrive sur le marché la semaine prochaine. « Son spectacle était magnifique. Bien que le temps passe, elle demeure la reine mère tant au niveau de son lead vocal qu’au niveau de la danse. Comme elle l’a si bien dit, on ne comparait pas l’incomparable. Un lion ne dort pas il se repose. C’était fantastique », déclare Marlyse.

Qui veut?

Coup d’essaie, coup d’échec. Même si certains membres du comité d’organisation attestent le contraire. Des artistes annoncés en grande pompe n’ont pas répondu présent. C’est le cas de Nguea La route, Evalens Noah, Jocelyn Bizart ou Jean Pierre Essomé. Le public a aussi décrié l’absence du manège pour enfant, un véritable défilé de mode comme convenu et d’une communication viable dans la ville. « Il n’y a pas eu de voiture mobile dans la ville pour nous annoncer la présence des artistes. Il faut auprès des gens pour les avoir auprès de soi. De plus, il est impossible pour un habitant de Mendong de venir à Omnisport pour le festival. On doit l’organiser au centre ville », souhaite Josué. Et les sponsors alors ? Peut-être qu’ils seront de la partie à l’édition 2010.

Frank William BATCHOU