ALVINE DMANOU : « Je suis une styliste-juriste »

Qui est Alvine ?

Merci d’abord d’avoir bien voulu m’accorder cette interview. Je dirai qu’il est difficile de le faire. Je préfère être présentée !

Comment êtes-vous arrivez dans la mode et parlez-nous de vos début ?

Une passion depuis l’enfance et bon une machine à coudre à la maison, une maman qui nous confectionne des jolies petites choses à mes sœurs et moi ! Mais ah oui l’époque il y avait un énorme catalogue appelé « Simplicity » avec je crois au moins 500 pages illustrées de modèles de tout genre ! Féerique ! Ensuite il y a eu tous ces livres de conte de la Comtesse de Ségur ! Je voyais comment étaient habillées les princesses ! Bref tout ça a forgé en moi une envie de faire de réaliser et finalement de créer.

Diplômé en droit, pourquoi optez-vous finalement pour la mode?

La mode est intervenue avant le Droit, bien avant même. C’est le Droit qui s’est frayé une place ensuite ! Je disais « je serai une styliste juriste » et c’est le cas aujourd’hui ! Rien ne vaut le savoir pour affronter les vicissitudes. Et cela m’aide vraiment !

La mode est selon vous un domaine porteur dans lequel les jeunes peuvent faire carrière aujourd’hui ?

Absolument oui ! En Italie ils misent sur les trois FFF (Food, Football and Fashion) comme facteurs prépondérants qui font flamber leur PIB donc comprenez ! Les pouvoirs publics devraient peut être y réfléchir un instant ! Les collectivités décentralisées pendant les vacances pourraient  organiser ou du moins soutenir des initiatives culturelles avec fort impact économique et pourquoi pas des échanges entre ces mêmes collectivités localement et même hors frontières.  Est-ce qu’on n’ouvrirait pas plus de perspectives pours ces enfants

Quelle difficulté rencontrez-vous au quotidien dans l’exercice de ce métier ?

Il y a un problème de main d’œuvre qualifiée et je crois le fait qu’on n’a pas les appuis nécessaires pour industrialiser la profession et la rendre compétitive à l’international soit regrettable! et ceci malgré les bras tendus des institutions comme l’AGOA (pour des facilitations à l’exportation du textile africain vers les Etats Unis) qui mettent à la disposition des pays africains des financements milliardaires mais qui restent tapis dans les caisses faute de projets faisables !

Qu’est ce qui vous a motivé à participer au concours Afro K. ?

J’ai été sollicitée pour venir accompagner des jeunes en tant que styliste référents ayant maturé au moins 10 ans de carrière ! J’espère donc partager avec eux mon expérience et mon professionnalisme. Je suis un participant hors concours !

Quelle collection présentez-vous à ce concours et quelle est sa spécificité ?

Bè écoutez vous la verrez bientôt ! Je ne peux pas trop m’étendre sur cette dernière sauf qu’elle sera à la mesure des attentes des uns et des autres !

En tant qu’ancienne, que faites-vous pour la jeune génération des stylistes modélistes qui se lance dans cet univers ?

Je suis justement entrain d’ouvrir un centre de formation en stylisme et modélisme de référence à Douala c’est même très imminent ! Avec l’appui d’une très grande école de Mode en Italie ! J’espère apporter à travers ma spécificité pluridisciplinaire un plus aux talents bruts qui existent bel et bien et parfois même à un stade inexploré. Et profite l’occasion pour dire ceci aux parents : En 1996 Alphadi a dit à ma mère de me laisser exprimer ma passion ! Mon exemple est qu’un jeune peut poursuivre son rêve pour la mode en étant architecte (Ferre et Armani) ou Docteur en Tourisme (Alphadi) et des exemples comme ceux-ci sont légion… Les métiers de la mode se sont beaucoup professionnalisés et spécialisés, ce surtout grâce aux nouveaux outils fantastiques du multi média tels Internet!