Nakuin Kouidou : « La mode camerounaise a franchi un grand pas »

La jeune créatrice nous livre ses sentiments au terme de la présentation de la deuxième collection baptisée « Kissama ». Elle promet aussi relever le défi lors des collections à venir.

 

Après ce défilé, que représente « Kissama » pour vous ?

Ça représente pour moi, un signe de la satisfaction, de l’émotion, de la joie et surtout du soulagement. Parce que, c’est une aventure qui a été très difficile. A un moment donné, j’ai voulu me décourager. Mais, je me suis dit qu’après avoir déjà fait un certain nombre de choses, ce n’est pas le temps d’y penser. Que je vais me battre avec le peu de moyens que j’ai et le peu de partenaires qui me soutiennent véritablement et faire quelque chose de fabuleux. Je crois que l’objectif a été atteint vu la forte émotion de tout à l’heure.

Ça vous a pris combien de temps pour monter tous ses modèles ?

De manière théorique, je dirai un an parce que, dès la fin de la présentation de la collection de l’année dernière, il a fallu que je travaille au niveau de la recherche, des idées et de l’innovation. Car, mon objectif est d’aller chaque fois au-delà de ce que j’ai déjà fait et le renouveler parce que c’est important pour un artiste. Sinon, on s’habitue à la monotonie et puis, on n’est plus à la mode comme qui dirait. Car, les tendances varient. Certes, elles reviennent mais la façon de travailler est différente ; la façon de les présenter est différente. Et il faut être à la hauteur des attentes de ce défi.

En tant qu’auteur de cette quarantaine de tenues présentée ce soir, comment pouvez-vous présenter cette collection « Kissama » ?

(Hésitation) Je la présenterai comme un oiseau qui a pris son envol, il y a un an et qui compte aller très loin. Un oiseau qui compte aller très loin malgré les embuches.

L’année dernière, c’était « Eclosion », cette année « Kissama ». Deux collections différentes. Peut-on parler d’une maturité de la part de Nakuin aujourd’hui ?

(Hésitation) Je dois laisser le public, mes clientes, les adeptes de la mode faire leur propre jugement. Pendant ce temps, je dois me concentrer à travailler plus dur pour pouvoir être (toujours) à la hauteur des attentes et avoir la même réaction du public qui m’encourage énormément.

On sait que vous allez représenter le Cameroun, dans les tous prochains jours, à l’Africa Fasfion Week à Londres. Doit-on s’attendre à cette même collection ?

Je n’irai pas avec toutes mes quarante tenues à Londres. Quand on va à un grand événement comme Africa Fashion Week, on n’est pas la seule à présenter les tenues là-bas. Forcément, il y a un nombre de tenues requis. Je sélectionnerai celles que je trouve les plus accrocheuses, les plus structurées ; celles qui ont du caractère et de l’originalité pour les présenter à Londres.

Qu’est-ce que ça vous fait d’être l’une des porte-étendards du Cameroun à cette grande messe de la mode ?

Pour moi, c’est un grand pas franchi et un honneur parce que c’est un podium qui n’est pas très fréquenté par les camerounais. Pour moi, c’est une grande avancée sur le plan de la mode camerounaise et je suis très fière de faire partie du voyage.

Nakuin travaille-t-elle déjà sur une collection de haute couture ?

(Sourire) Bien entendu. Le défi est relancé. Et l’année prochaine, il faut trouver quelle que chose de nouveau pour séduire, éblouir le grand public. C’est un défi pour moi que je tiens vraiment à le relever. Attendez juste de voir le résultat… (Sourire).

Propos recueillis par :

Frank William BATCHOU