Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'univers de Frank William Batchou

L'univers de Frank William Batchou

Nous vous présentons dans ce blog toute l'actualité sur le Cameroun. Et une ouverture sur le monde... Merci pour vos commentaires et surtout vos critiques constructives


Samuel Mbou Same : « Les camerounais doivent être jaloux de l’intégrité de leur territoire »

Publié par Franky Willy sur 9 Février 2011, 21:24pm

Catégories : #Interviews

Same-Mbou-Samuel.JPGLe délégué régional de la jeunesse pour le Littoral parle des actions de son ministère, l'historique de la fête de la jeunesse au Cameroun ainsi que les innovations pour cette année dans le Littoral.

 

Comment se porte le ministère de la Jeunesse dans la Littoral ?

Le Minjeun se porte relativement bien. Il n’y a pas de problème particulier. Nous vaquons à nos activités quotidiennes et nous essayons autant que faire ce peu de remplir les missions qui nous sont assignées. Bien que ce ne soit pas facile, nous essayons de faire de notre mieux.

Parlant de missions, que faites-vous au jour le jour ?

Le ministère de la Jeunesse est un ministère qui s’occupe essentiellement des problèmes de la jeunesse. Il est né de la reforme gouvernementale de décembre 2004 et le décret 2005/151 du 4 mai 2005 a mis en place son organisation. Ce décret précise que le Minjeun est chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans le domaine de la jeunesse. A ce titre, il est responsable de l’élaboration des stratégies appropriées pour faciliter la contribution de la jeunesse au développement et à la promotion des valeurs de paix, de travail, de démocratie et de solidarité, de la prise en compte des préoccupations des jeunes dans les stratégies de développement des différents secteurs de l’’insertion sociale des jeunes ruraux et urbains, la promotion économique et sociale des jeunes de leur groupement, de la coordination de l’action et du suivie des associations et des mouvements de jeunesse, et enfin de la formation citoyenne de la jeunesse.

De façon concrète, que fait votre ministère pour les jeunes ?

Il travaille au quotidien pour les jeunes pour un encadrement de proximité. Il a pensé, dans le cadre de son organigramme, d’aller vers les jeunes quelque soit l’endroit où ils se trouvent. C’est pourquoi on a commencé à mettre en place les délégations d’arrondissement. Aujourd’hui dans la ville de Douala, deux arrondissements sur les cinq sont pourvus de délégué d’arrondissement. Mais, nous sommes présents dans tous les arrondissements. Au quotidien, les jeunes sont encadrés. On les écoute, on les suit et ensemble, on essaye de réfléchir sur ce qu’il y aurait lieu de faire pour résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés.

Les jeunes ont beaucoup de problèmes aujourd’hui. Votre ministère est-il en même d’apporter toutes les réponses aux questionnements des jeunes ?

Ce n’est pas évident. Il faut aussi savoir que les problèmes de la jeunesse ne sont pas essentiellement traités pas le ministère de la jeunesse. Ce sont des problèmes transversaux qui sont pris en charge par plusieurs ministères : les ministères des Enseignements secondaires, de l’Education de base et celui de l’enseignement supérieur s’occupent du volet éducatif, le ministère de la Promotion de la femme et de la famille s’occupe de la formation des jeunes filles, le ministère des Affaires sociales… Ceux qui viennent vers nous posent comme doléance majeure est le problème de l’emploi. A ce sujet, le ministère de la Jeunesse dans le souci d’apporter une réponse efficace à cette situation développe un certain nombre de programmes et projets pour le financement des projets élaborés par les jeunes. Il y a le FNE, le PIAASI avec le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, il y a le PAJER-U avec le Minjeun. Ce dernier est développé sur l’ensemble du territoire national de manière générale et particulièrement dans la région du Littoral.

Pourtant, beaucoup de jeunes disent être frustrés et ne pas être bien servis…

Je ne sais pas ce qui se passe chez les autres. Mais à la délégation du Littoral, je ne pense pas. Je suis le délégué régional ; c’est vrai que je viens d’arriver parce que j’ai effectivement pris fonction le 20 septembre 2010, mais je ne crois pas que j’ai déjà eu à recevoir des jeunes qui font état de leur frustration par rapport à la mise en œuvre du programme Pajer-U. S’il y a des frustrations, je voudrais que les jeunes viennent s’adresser chez moi parce que je suis là pour ça. Et qu’ensemble, on essaye de voir ce qu’il y a comme problème et trouver des solutions. Ma présence ici à sa raison d’être parce que les jeunes sont là.

Comme les jeunes ont-ils accès au Pajer-U ?

Il faut dire que le Pajer-U a d’abord une coordination nationale mise en place et ensuite, il y a une coordination régionale et des antennes départementales. La coordination régionale se trouve au rez-de-chaussée de notre bâtiment avec à sa tête un coordonateur régional qui me rend directement compte des choses. Dans le cadre du Pajer-U, il y a plusieurs volets : la sensibilisation et la mobilisation qui sont fait à travers les médias et du bouche à oreille ; on a l’enregistrement où cours duquel les jeunes présentent leur projet et ceux qui n’en ont pas, on peut les aider à le monter. Le Pajer-u n’est pas seulement présent pour financer les projets, il place aussi les jeunes en emploi salarié pour ceux là qui n’ont pas de capacité entrepreneuriale. Après l’enregistrement, il y a la sélection par rapport aux différentes idées parce qu’on est souvent confronté à l’enveloppe disponible pour le financement des projets. Elle ne se fait pas à la tête du client parce qu’il y a des critères précis suivis à la lettre par les cadres du Pajer et des ministères partenaires. La sélection finie, on passe à la formation parce qu’il est utile de leur capacité soit renforcer dans le cadre des activités qu’ils veulent mener. Après cette étape, on passe à la phase financement qui est remboursable. Ses jeunes qu’on aide aujourd’hui doivent nous aider à aider d’autres jeunes. Le remboursement constitue le capitale de ce qu’on appelle le Fonij (fonds national d’insertion des jeunes, Ndlr).

Le financement s’élève à quelle hauteur ?

Dans le Pajer-U il y a deux types de financement : le financement des micros projets qui sont à concurrence d’un million de Fcfa, et les juniors entreprises dont le plafond de financement s’élève à hauteur de 25 millions de Fcfa. Les jeunes qui ont des idées de projets et qui nous les soumettent peuvent être financées jusqu’à un million. Pourvu que ce projet soit bancable. Le Pajer-U est ouvert aux jeunes de 15 à 35 ans qui est la tranche de la population qu’on considère comme jeune. Et ceux éligibles à ce financement sont ceux déscolarisés parce que nous ne finançons les jeunes qui sont encore à l’école. Parce que leur devoir c’est d’aller à l’école jusqu’au bout. S’agissant des jeunes déjà en activité, le retour se présente sur plusieurs aspects : positif, peut mieux faire et aussi négatif. Mais, les aspects positifs priment sur les aspects négatifs.

Le 11 février 2011, l’on célèbre pour la 45eme fois la jeunesse camerounaise. Quelle est la symbolique d’une journée comme celle là ?

Cette journée est un cadeau de la nation à sa jeunesse dans sa pluralité, sa diversité, ses espoirs et ses aspirations. C’est donc un cadeau pour montrer l’intérêt que la nation porte à cette jeunesse considérée à juste titre comme le fer de lance de la nation. C’est dans cette perspective qu’on peut voir la symbolique même de cette fête qui permet à la jeunesse de s’assumer pleinement.

Ne peut-on pas parler de folklore ?

Si vous voyez tout ce qui se passe autour de cette fête, vous ne devez pas parler de folklore. C’est une fête qui va au-delà de l’aspect festif parce qu’on donne la possibilité aux jeunes de se mouvoir dans tous les domaines : culturels, sportifs, intellectuels…, il y a la réflexion. C’est un temps d’arrêt pour permettre aux jeunes de réfléchir sur leur devenir par rapport aux opportunités qui leurs sont offertes. Il faudrait tout simplement que les jeunes les approprient effectivement. Vous savez que la fête de la jeunesse est toujours célébrée à travers un thème officiel. Et celui soumis aujourd’hui à la méditation des moins jeunes, des jeunes et même des adultes est : « Jeunesse et consolidation des acquis de la réunification du Cameroun ». C’est le lieu de rappeler un peu l’histoire par rapport à la réunification du Cameroun. Parce que le Cameroun il y a cinquante ans n’est pas le même qu’aujourd’hui. Il y a eu ce qu’on appelle la réunification après le référendum de 1961 où le Cameroun oriental s’est rattaché au Cameroun occidental en rejetant la proposition de rattachement au Nigeria. Quand on parle des acquis aujourd’hui, il faut retenir que le Cameroun est un aujourd’hui alors que ce n’était pas le cas avant. Les camerounais doivent être jaloux de cette unicité, de l’intégrité de leur territoire et tout mettre en œuvre pour éviter aux mauvaises sirènes de semer la division. Un autre acquis est que nous vivons dans la paix et il faudrait que nous n’ayons de cesse de la préserver. Quand on voit ce qui se passe autour de nous, on voit qu’il n’y a pas de bien plus précieux que la paix. Et tous les camerounais où qu’ils soient, doivent veiller à la préservation de cette paix.

Comment devrait ce comporter tout jeune camerounais ce 11 février ?

Il devrait se comporter dans la discipline, la responsabilité, la liesse et l’engagement patriotique.

Quelle innovation pour 2011 dans le Littoral ?

Il faudrait déjà dire que cette 45e édition de la fête de la jeunesse se déroule dans un contexte particulier. Nous célébrons le cinquantenaire de la réunification du Cameroun et il faudrait déjà rappeler aux jeunes l’histoire de cette réunification. Le contexte c’est l’année internationale de la jeunesse qui a commencé le 12 août 2010 et qui va s’achever 11 août 2011. Elle a été mise en place par les nations unies pour promouvoir les idéaux de paix et œuvrer pour la compréhension entre les différentes générations. Ce qui m’amène  à l’autre contexte qui est la célébration de l’année internationale du volontariat qui est placée sous le thème « Dialogue et compréhension mutuelle ».

Quel message de fin pour la jeunesse camerounaise ?

Mon message est que cette jeunesse doit être confiante en l’avenir. Certes, beaucoup de choses restent à faire. Mais, elle doit savoir que beaucoup de choses aussi ont déjà été faites. Il y a pleines d’opportunités qui existent ; elle doit savoir la saisir. L’avenir s’annonce positif. Elle ne doit pas se décourager parce que la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt et il faut que les jeunes du littoral se lèvent tôt pour être présents pour la construction de notre cher et beau pays le Cameroun. Bonne fête de la jeunesse à tous les camerounais.

Propos recueillis par :

Frank William BATCHOU

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Articles récents