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L'univers de Frank William Batchou

L'univers de Frank William Batchou

Nous vous présentons dans ce blog toute l'actualité sur le Cameroun. Et une ouverture sur le monde... Merci pour vos commentaires et surtout vos critiques constructives


Témoins d’une constance mutation africaine

Publié par Frank William BATCHOU sur 20 Août 2013, 16:50pm

Catégories : #Culture

Photographie. Ce sont six jeunes photographes africains qui présentent leur environnement quotidien à travers une exposition baptisée « Witness ». Que du plaisir !

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Ils sont désormais des témoins. Pas de Jéhovah. Mais celui d’une Afrique en constante mutation. Ceci s’exprime en image. Celle navigant entre le passé et le présent. Entre les cultures traditionnelles et des défis sociaux observables ça et là. C’est la diversité ! Des photographies bien choisies. Très intimes et expressives. Captées dans différentes villes d’Afrique, elles donnent à voir et à admirer au centre d’art contemporain, Doual’art. Cette exposition réunie la sélection des travaux de jeunes photographes africains, soutenus par des anciens, venus d’Afrique du sud, du Congo démocratique, du Nigeria, d’Ethiopie et du Zimbabwe. Il s’agit de Sammy Baloji, Calvin Dondo, Sabelo Mlangeni, Abraham Oghobase, Monique Pelser et Michael Tsegaye. Un assemblage dans lequel, chacun y a apporté du sien. Surtout quand on sait que chacun vient de quelque part.

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Parler de son environnement, ça compte. Sammy Baloji est allé fouiller dans les tréfonds de son Congo natal pour nous rapporter les clichés des crânes ancestrales, « Allers et Retours », et retracer l’expédition (punitive des « nègres ») de Charles Lemaire. Michael Tsegaye, avec son « Futures memories », a penché sur l’urbanisme. Ressortant ainsi le côté artistique d’un immeuble en construction, des embouteillages de nos villes permanemment en chantier. Sans oublier la promiscuité de nos villes à en juger cette photo embellie par un brouillard. Plusieurs familles y côtoient la misère poussant certains de leurs membres à vendre les biens immobiliers familiaux. D’où ce « This house not for sale » d’Abraham Oghobase présentant des personnes, la mine serrée, placées au seuil de la porte. Prêt à se battre jusqu’à la dernière énergie pour conserver ce (ultime) bien. Calvin Dondo reste dans le sillage humain mais de façon joviale avec son « New German Families ».

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Les travaux de Sabelo Mlangeni tournent autour de l’homme. Peut-être un Anthropomorphe comme aime à le dire le plasticien camerounais Koko Komegne. Son « Country girls » ressort tout ce qui y a de féminin comme cet « homme-femme » arborant fièrement une grève et du maquillage. C’est, paraît-il, la nouvelle donne sociale. Triste ! Heureusement, Monique Pelser crée ce dialogue entre elle et son père, « Conversations with my father », sur les différentes sacoches d’armes, les grades, médailles et médaillons de l’armée. Ces travaux ont été réalisés entre 2003 et 2012. Certes, certains ont subi des montages, mais on les aime. Tout simplement. Cette exposition, qui a débuté le 19 juillet pour s’achever le 2 août 2013, est le fruit de la rencontre « Photographer’s Portfolio Meeting » organisée par le Goethe Institut en 2008 à Maputo, en 2009 et 2011 à Bamako et en 2010 à Addis-Abeba. Bravo !

Frank William BATCHOU

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Les six figures de l’exposition

 Sammy Balodji : l’historien de Lubumbashi

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Né en 1978 à Lubumbashi en RDC, il vit et travaille  à Lubumbashi en RDC et Bruxelles en Belgique. Son travail porte sur l’histoire de la colonisation de la société congolaise. Ainsi, il brûle d’envie de réécrire cette histoire au présent et d’informer la population. Une façon pour lui  d’analyser le passé en ce moment pour mieux assumer son futur. Ses travaux photographiques naviguent entre documentaire et fiction. Pour créer ses histoires, Sammy Baloji se réfère à un environnement particulier. Pour cela, il recherche des photos ou des sons des évènements du passé. Afin de reproduire sa nouvelle histoire.

Calvin Dondo : l’homme libre

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Le photographe qui vit et travaille à Harare au Zimbabwe est un homme qui croit d’abord en lui. Ensuite, en son boulot d’artiste qui, dit-il, ouvre des portes, fait la lumière et donne de possibilités nouvelles de premier ordre dans son environnement immédiat et ailleurs. Pour lui, le monde doit être libre. Ses messages visuels provoquent et font bouger les sociétés compréhensives du monde. « Dans tout ce que je fais, je dois me sentir responsable de tout ce monde qui m’entoure », dixit-il. Calvin Dondo est né en 1963 à Harare.

Sabelo Mlangeni : Le combattant

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Son œuvre se révèle comme un challenge à première vue. Mieux, un combat au regard de la société dans laquelle nous vivons. Non. Il ne parle pas de politique. Mais du féminisme des hommes comme dans ce travail de « Country girls ». Sabelo, né en 1980, est conscient que « dans notre société, nous avons appris qu’un homme devrait se présenter lui-même d’une certaine façon, voire avec un vêtement féminin. Mais dans notre politique sociale, ces hommes sont confrontés à l’homophobie ». C’est probablement ce combat de liberté du genre qu’il mène à travers ses photographies à Johannesburg en Afrique du Sud où il vit et travaille.

Abraham Oghobase : Le photographe-sociologue

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La situation sociale, politique et économique dans laquelle se trouve sa société influence grandement son travail. Abraham utilise alors la photographie pour mieux explorer la façon donc vivent les populations, comment les différents systèmes les affectent, comment ils surmontent les difficultés rencontrées au détriment de certains besoins. Avec cette série d’embouteillages, « Jam », « j’explore comment nos zones rurales et urbaines plongent dans la dérive. Parmi tant de choses, les loyers sont augmentés et les constructions encombrent le reste d’espaces de vie. Ces portraits ont été réalisés au Nigeria et à l’étranger avec un regard de photographe, d’artiste et d’homme nigérian », souligne-t-il. A 34 ans révolus, le photographe-sociologue vit et travaille à Lagos au Nigéria.

Monique Pelser : Très féministe

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L’histoire de la gent féminine sud-africaine a beaucoup influencé sa façon de faire des photographies. Elle essaie « d’utiliser mon appareil photo et le développement technologique comme une façon de relooking de mon pays, de mon peuple et des objets ou traces féminines qui est devenue un lourd fardeau. Je ressens beaucoup de transformation au sein de ma génération et de celle à venir ». De même, la sud-africaine essaie d’utiliser la photographie comme opposition, relooking, représentation et transformation de cette sombre histoire personnelle et celle du public. Née en 1976 à Johannesburg, Monique Pelser vit et travaille à Cape-town en Afrique du sud.

Michael Tsegaye : Le moderniste

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Le capteur d’image a vu le jour en 1975 dans son Addis-Abeba natal en Ethiopie. Au cours des dix dernières années, la ville d’Addis-Abeba dans laquelle il vit ainsi que le reste de l’Ethiopie ont connu un énorme changement démographique et urbain avec la démolition des vieilles bâtisses. Cette modernité de la zone rurale a aussi apporté un changement assez significatif comme dans les anciennes pratiques culturelles pour adopter de nouvelles autres. C’est sur cette base de changement que travaille quotidiennement Michael Tsegaye.

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H
<br /> c' est riche d' enseignement bravo aux artistes...<br />
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F
<br /> Merci grand-frère Jean-Claude Nyoung !<br />
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J
<br /> Jean-Claude Nyoung Quel que soit le Témoin, il est toujours intéressant. Merci, Frank William Batchou !<br />
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