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L'univers de Frank William Batchou

L'univers de Frank William Batchou

Nous vous présentons dans ce blog toute l'actualité sur le Cameroun. Et une ouverture sur le monde... Merci pour vos commentaires et surtout vos critiques constructives


Fithed: le théâtre international se dévoile dans le Mbam et Inoubou

Publié par Franky Willy sur 1 Avril 2009, 18:22pm

Catégories : #Culture

Culture – Festival

Fithed

La 5e édition du Fithed s’est achevée le week-end dernier à Bafia. Elle a été jalonnée par plusieurs difficultés. Les prestations étrangères ont néanmoins séduit le grand public local.

Le théâtre international se dévoile dans le Mbam et Inoubou

 

1- Pluie et délestage s’invitent à la scène finale

Samedi 28 mars 2009. Il est 16 heures. Au centre ville de Bafia, chef lieu du département du Mbam et Inoubou dans la région du Centre, la cérémonie de clôture de la cinquième édition du Festival international du théâtre pour le développement (Fithed) se prépare activement. Des dernières retouches sont apportées au podium. A l’aide des clous, des jeunes hommes fixent des planches ayant sautées, ils y ajoutent par endroits des gros supports en bois pour soutenir  l’estrade. Pendant ce temps, des fillettes disposent des fleurs de part et d’autres du podium. Sans doute pour donner un peu d’éclat à cette ultime journée. Des chaises faites d’acier inoxydable sont déjà disposées dans la cour. Sous une tente à moitié détruite située à l’extrême gauche du podium, « Pat le chat », le responsable de la logistique et disc jocker (Dj) du Fithed, ajuste son matériel et teste les microphones. Les festivaliers arrivent à compte goutte. On n’attend plus que l’heure H.

Dix-huit heures quarante minutes. Le ciel s’assombrit de façon progressive. La ville plonge dans les ténèbres. Cette situation de délestage règne en maître dans le département depuis prêt de vingt-quatre heures. Le changement brusque de temps est accompagné d’un vent violent qui emporte tout sur son passage : bâches, parasols, papiers… et entraîne de vastes tourbillons de poussières. Dans les rues, c’est la débâcle totale. Hommes, femmes et enfants courent dans tous les sens pour trouver un abri. Certains voient en cette « invitée surprise » un mauvais sort pour empêcher de vivre la fin du festival. « Ça c’est de la sorcellerie. Pourquoi la pluie n’attend que cet instant pour tomber. Elle vient nous gâcher une soirée qui s’annonçait magnifique», regrette un visiteur qui n’a qui dit n’avoir qu’un seul objectif, rejoindre son gîte. Impossible. Les motos taximen ont doublé le tarif. « Nazareth ou agence Sonel, c’est 200Fcfa. Si tu ne veux pas payer, marche à pied », lance un « benskineur » à un client.

Ce n’est qu’aux alentours de vingt heures que la pluie se calme. Au village du festival, les organisateurs somment les festivaliers de retourner au centre ville. Ici, un groupe électrogène est branché afin d’alimenter la zone en énergie électrique. La cérémonie peut enfin débuter. Ceci en l’absence des autorités administratives et communales locales. « Les autorités administratives ont peut-être autres choses dans la tête. C’est avec le temps que certaines personnes comprendront l’importance d’un événement culturel comme celui-ci. Nous ne venons pas faire des rentes d’argent. Parce que les spectacles se déroulent en plein air. Changer les mentalités avec ce que nous vivons est difficile. Nous espérons qu’avec le temps, les gens nous emboîteront le pas. Il est difficile de mobiliser  les autorités locales étant donné que ce sont des hommes politiques », justifie Massan à Biroko, directrice du festival.

Malgré une organisation jugée acceptable par des festivaliers, les problèmes d’hébergement et de nutrition ont été relevés. « Il ne faut pas trop tirer sur le problème d’hébergement. Nous aurons souhaiter mieux. Bien que nous soyons dans un village. Je pense que c’est la nutrition qui a été le cœur du problème. On nous a servi des mets locaux alors que tout le monde n’est pas de la zone. Nous n’avons pas les mêmes habitudes alimentaires. On aurait dû nous  proposer des mets universels », déplore Saendou Amadou, festivalier. Pour le congolais Armel Kimbembe, il a manqué des sous ne fusses que pour se procurer une cigarette. Des problèmes que les organisateurs envisagent remédier lors de l’édition prochaine. Prévue en mars 2010.

 

2- Le théâtre international sur les planches du Fithed

Six pays étrangers ont répondu présent sur les treize attendus au Fithed. Il s’agit de la République centrafricaine (Rca), la République du Congo, le Tchad, la France, le Burkina Faso et le Bénin. Selon les organisateurs, le problème de passeport et de visa a été à l’origine du non déplacement des gabonais et des togolais. Lors de ses deux passages, la compagnie « Afro théâtre et culture » venu du Bénin a séduit le public avec la pièce « Mes deux petites dames ». Selon Saendou Amadou, auteur et metteur en scène, cette pièce a été commandée au départ par le Centre culturel allemand du Bénin à l’occasion de la journée internationale de la femme. « C’est ainsi que j’ai écrit mon scénario sur le Sida. Une façon pour moi de décrier les actions entreprises par les Ong créées par des faux porteurs du virus du Sida. Dans l’unique but de s’enrichir au dépend des malades », relève-t-il. Dans l’ensemble, la pièce tourne autour de sœurs qui viennent de perdre leur époux. Elles ont épousé le même homme. D’après les populations et les organisations chargées de mener la lutte contre cette pandémie, l’homme serait mort du Sida. Car, celui-ci s’était déclaré porteur du virus pour créer une association des personnes vivant dans la même situation que lui. Après son décès, les deux veuves se concertent pour savoir comment gérer les biens à elles laissés par leur époux. Elles vont se heurter à la police qui les accuse d’être à l’origine de ce décès. Voulant s’échapper, elles seront fusillées. Dans cette pièce, plusieurs effets spéciaux sont appelés en renfort. L’attention du public est à l’extrême.

Cette attention a été portée aussi bien aux contes de la burkinabé Nelly Bélémgnygré et de la française Martine Quentric-Séguy qu’aux percussions jouées par la compagnie Marcus. Les deux conteuses affirment tirées leurs inspirations aussi bien de l’imagination que de leur tradition respective. Résultat : le public a adoré. « Ces contes ont été très édifiants surtout ceux racontés par Nelly. Ils reflètent notre propre vie ici. En résumé, on comprend que celui qui fait du bien ou du mal le fait à lui-même. Je pense que les prestations étrangères ont été meilleures que celles locales. Les nôtres doivent encore travailler », conseille Christian, spectateur.

Frank William BATCHOU

Envoyé spécial à Bafia







Massan à Biroko.

La promotrice et directrice du festival fait le bilan du Fithed

 

« Je rentre avec des dettes d’hébergement »

 

Quel bilan faites vous à la fin du Fithed ?

Je peux dire que le bilan est satisfaisant. Il faut beaucoup d’efforts et beaucoup de moyens pour organiser un événement de cette envergure. Les moyens n’ont pas suivi les efforts fournis. Mais, nous nous sommes battu pour respecter le programme pré établi. Il reste cependant des difficultés. Nous allons faire face à cela comment souvent. Pour les festivaliers qui se plaignent du lieu des spectacles et des jeux de lumière, ils savaient qu’ils venaient jouer en plein air. Ils ont été informés à l’avance. On adapte le théâtre selon la situation. Nous verrons comment programmer des spectacles en plein air et en salle dès l’année prochaine. Nous avons une salle à Bafia. Il faudra juste négocier avec le maire.

 

L’absence des autorités à certains endroits et des couacs n’ont-ils pas terni l’image du festival ?

L’image du Fithed n’a pas été ternie. Les autorités administratives ont peut être autres choses en tête. C’est avec le temps qu’ils comprendront l’impact de l’organisation d’un tel événement culturel en plein air. Nous ne sommes pas là pour des rentes d’argent. Si c’était le cas, on le ferait dans une salle fermée et payante. C’est difficile de changer la mentalité des gens avec ce que nous vivons. A la prochaine édition, nous essayerons de faire beaucoup plus de communication autour du sujet. J’espère qu’avec cela, les gens nous comprendront et emboîteront le pas. Il faut reconnaître que nous avons travaillé avec quatre communes cette année. C’est déjà beaucoup. Les autorités ont des programmes diversifiés. C’est difficile de les avoir au moment voulu parce que ce sont des hommes politiques.

 

S’il y avait des choses à rectifier, sur quoi mettrez vous l’accent ?

Je regarderai beaucoup plus le côté de l’hébergement. Pas parce que les gens étaient mal logés. Non. Parce que je rentre avec des dettes d’hébergements que je payerai plus tard. Au pif, je ne peux pas tout énumérer. Je vais m’asseoir pour recenser tous les couacs et améliorer à la prochaine édition.

Entretien avec

Frank William BATCHOU




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