Droit de l'enfant: Les taux de violences sur les enfants inquiètent

Société - FormationEnfant victime de travaux forcés

Droit de l’enfant

C’est le résultat d’une étude globale menée par les Nations unies.

Les taux de violences sur les enfants inquiètent

Le séminaire de formation des journalistes sur le droit des enfants s’est achevé jeudi dernier, 9 avril 2009, au Djeuga palace de Yaoundé. Elle a été organisée par la direction régionale de l’organisme international Plan (Plan Cameroon). Cette cérémonie a été marquée par la restitution des travaux pratiques menés en atelier par les participants répartis dans les groupes de Presse écrite, de radio, de télévision et de caricature et dessin. Pendant les travaux, les hommes de médias et autres experts ont fait le constat selon lequel les taux de violences exercés au quotidien sur les enfants sont croissants. Ces violences tant psychologiques que physiques sont enregistrées dans les milieux tels que la maison, à l’école, dans la communauté, les endroits où travaillent les enfants, etc.

Pour mettre un terme à ces violences sur les enfants, principalement à l’école, Plan a lancé une campagne globale le 7 octobre 2008. Elle met l’accent sur le châtiment corporel, la violence sexuelle et à la brimade/ l’intimidation. Ces trois thèmes se sont érigés comme les principales formes de violences dont souffrent les enfants à l’école. C’était au cours d’une consultation mondiale des différents représentants de Plan. Selon ces derniers, tous les pays doivent s’engager à mettre fin à ce barbarisme. S’ils veulent réaliser leur ambition tel que reflétée dans les objectifs du millénaire pour le développement : fournir une éducation de haute qualité à tous les enfants. Les récentes études menées et publiées en octobre 2006 par les Nations unies ont révélé la triste réalité de l’abus physique et émotionnel que subissent les enfants. Il ressort que la punition à coup de bâton demeure encore des techniques normales dans nombre de pays. Elle engendre des conséquences graves. La preuve : 53.000 enfants ont été tués en 2002, entre 20 et 65% d’enfants à l’école ont dénoncé l’intimidation verbale ou physique, 150 millions de filles et 73 millions de garçons de moins de dix-huit ans ont fait l’expérience de rapports sexuels forcés ou toutes autres formes de violence sexuelle, 1.200.000 sont victimes de trafic et plus de 210 millions d’enfants sont impliqués dans le travail forcé,… En 2000, une enquête menée dans les régions du Centre, de l’Est, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord du Cameroun par l’Association pour la famille lieu de sécurité pour l’épanouissement (Emida) avec l’appui de l’Unicef a montré que 9 enfants sur 10 disent avoir déjà été battus en famille et 97 sur 100 à l’école. Tandis que 83 parents sur 100 et 93% d’enseignants disent éduquer par le fouet. Une autre étude menée en 2004 par l’Oms dans la région de l’Ouest révèle que 16% de filles de moins de 15 ans sont victimes d’abus sexuels. Les résultats d’une nouvelle enquête réalisée par Plan Cameroon en partenariat avec le ministère de l’Education de base et le ministère des Affaires sociales sont encore attendus.

Sous réserve de ces résultats, la campagne « Apprendre sans peur » de Plan sera officiellement lancée le 24 avril prochain au Cameroun. Elle ira jusqu’en 2011. Et permettra d’éradiquer toutes violences sur les enfants. Car, « l’enfant victime de violence aujourd’hui est un acteur de la violence de demain », rappelle Laurent Antoine Medjo Mintom, secrétaire général du ministère de la Communication.

Frank William BATCHOU