Ils réclament le payement de leur prime aux différents championnats africains de la discipline depuis 2007. Il en ait de même pour les athlètes handicapés.
David Hercule Matam, l'un des revendicateurs
L’adage selon laquelle il n’existe pas de sport mineur au Cameroun vient à nouveau d’être démenti. On se souvient qu’en juillet dernier, des karatekas camerounais n’ont pas participé au championnat d’Afrique cadet et juniors de karaté tenu en Algérie. La raison avancée pour justifier cette absence a été le manque de moyens financiers dans les caisses du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep). Qui peut le croire dans un pays de grande renommé sportive comme le Cameroun ? C’est au tour des haltérophiles de l’équipe nationale du Cameroun de faire entendre leur voix. Ils réclament le payement de leur prime de victoire après plusieurs compétitions africaines.
Selon les revendicateurs, cette non-considération qui frise le mépris du ministère de leur tutelle remonte en 2007. De retour du championnat d’Afrique d’haltérophilie en Sierra Léone où ils ont enclenché cinquante-deux (52) médailles dont quarante-deux (42) médailles en or, ils sont laissés à leur triste sort. « C’est un mois après qu’on nous a appelé un matin pour nous remettre notre prime de participation qui s’élevait à 500.000Fcfa. On nous a demandé d’aller attendre qu’on nous appelle pour nos primes de victoire. On attend toujours », rappelle Ferdinand Ngongang, haltérophile. Le calvaire ne s’est pas arrêté à ce niveau. Puisqu’en 2008, l’équipe fanion d’haltérophilie participe à nouveau au championnat d’Afrique de la discipline en République sud-africaine. « Celui-ci était qualificatif aux jeux olympiques de Beijing en Chine. Au terme de la compétition, nous avons remporté quatorze médailles soit sept en argent et sept en bronze. Les habitudes ayant la peau dure, on nous encore demandé d’attendre plus tard. Il en ait de même pour le championnat d’Afrique qui s’est tenu cette année à Kampala en Ouganda. On nous a demandé de nous battre pour gagner des médailles parce qu’on devait recevoir ce qui nous revient de droit de retour au bercail. Malgré les tracasseries rencontrées, on a remporté vingt-neuf (29) en or. En tout et pour tout, on nous donne 200.000Fcfa », affirme Ferdinand Ngongang. Sous anonymat, un autre haltérophile s’interroge sur le fait qu’ils n’ont pas de prime alors qu’il y a moins de deux semaines comme les volleyeurs ont reçu, chacun, une prime de 3.000.000Fcfa après leur qualification pour la coupe du monde. Quant à David Matam Matam, un autre athlète, il croit ferme que c’est de l’esclavage du temps moderne qu’ils sont entrain de vivre.
On reste fort malgré tout
Pour sortir de ce joug, il annonce une rencontre avec leurs entraîneurs afin de statuer sur la démarche à suivre. Unanimement, l’ensemble du groupe donne trois jours au Minsep pour prendre des mesures appropriées à leur situation. Dans le cas contraire, ils vont manifester devant ces locaux. Dans le même sillage, les athlètes handicapés revendiquent leur prime impayée après plusieurs compétitions internationales. Pourtant, « nous avons toujours défendu les couleurs de notre pays avec patriotisme et abnégation. Jamais un signe de remerciement », déclare l’un d’eux. Deux dossiers brûlants qui attendent Michel Zoah, le Minsep, actuellement au Liban pour les jeux de la francophonie.
Frank William BATCHOU
A Yaoundé
Focal :
Toujours pas de stage pour les haltérophile
Les Lions indomptables d’haltérophilie ont fait une brillante au dernier championnat d’Afrique de la discipline qui s’est tenue à Kampala en Ouganda. Avec à la clé, une soixante-deux (62) médailles glanées soit vingt-neuf (29) en or et quatrième place au classement général. « C’était face aux ténors de l’haltérophilie en Afrique tels que l’Egypte, la Tunisie et le Nigeria. Les gens étaient tellement surpris là bas qu’ils nous demandé comment est-ce qu’on fait au Cameroun pour être les meilleurs dans toutes les disciplines sportives », se souvient Ferdinand Ngongang. Cette brillante performance a permis à notre équipe de se qualifier pour le championnat du monde senior d’haltérophilie qui aura lieu en novembre prochain à Goyang, une ville située dans la province du Gyeonggi en Corée du Sud. A un mois de l’échéance, les athlètes camerounais sont abandonnés à eux même. Pas de stage de préparation jusqu’ici. Comment vont-ils préparer cette compétition ? Une question qui demeure encore sans réponse. Difficile de pratiquer certains sports au Cameroun.
Frank William BATCHOU