Douala : Ça roule infraction

Les usagers ont du mal à s’adapter à la nouvelle circulation routière effective depuis le 1^er juin 2012.

 

Décidément, les habitudes ont la peau dure au Cameroun. Malgré la présence des panneaux de circulation (orientale et verticale) désormais visibles sur les axes routiers rénovés, les conducteurs continuent à enfreindre les règlements. Pourtant, des agents de la Communauté urbaine de Douala (CUD) sont sur le terrain depuis le 1^er juin 2012. « Notre mission a été de sensibiliser les automobilistes contre les violations du code routier. Mais ce n’est pas évident parce que les chauffeurs conduisent toujours comme par le passé. Nous avons sensibilisé ce jour à Deïdo, Bonaberi, Saint Michel, Makepé, Ndokoti, Ndogpassi… Bref, les axes dangereux », explique Adrien, un des agents de la CUD, identifiable par des tee-shirts.

Des agents de la CUD au travail

Ils sont postés à chaque coin des carrefours d’Akwa, Deïdo et bien d’autres. Près des panneaux désignant le « Sens interdit » ou un « Virage interdit ». Depuis hier, leur travail consiste à relever le numéro d’immatriculation des véhicules ne respectant pas encore ce code routier. Et le nombre de véhicules enregistré, avant la pluie qui s’est abattue sur la ville aux alentours de 15 heures, en dit long. Uniquement sur l’axe allant de la salle des fêtes d’Akwa au carrefour à proximité du Cabaret H, « près de 150 immatriculations ont été enregistrées avant midi. C’est après qu’on ajustera les fiches pour voir s’il y a des numéros qui reviennent », révèle Epoh, en relevant celle du cargo en partance pour Bonaberi qui vient de passer. Quelle sanction est prévue pour ses fraudeurs ? « Nous ne pouvons pas vous donner une réponse claire. Notre rôle est d’enregistrer les immatriculations et les responsables se chargeront des sanctions. » Chez les conducteurs, ce sont les éclats de voix. Ils déplorent l’absence de communication de la part de la Communauté urbaine. « J’ai été interpellé et ils disent que j’étais en infraction pourtant, aucun communiqué radio ou télé n’a fait mention de l’officialisation de cette mesure à respecter », se plaint Martial Endong.

Ces agents ignorent encore quand s’achèvera leur mission sur le terrain. Les riverains, quant à eux, semblent apprécier la nouvelle codification. Ils croient ferme que l’opérationnalisation de ses axes à une voie diminuera considérablement les embouteillages aussi bien dans le centre ville que dans les autres quartiers. Adolphe Wansi est gérant de boutique au centre ville. Pour lui, « cette mesure nous est bénéfique. Elle nous permet au moins de bien garer nos véhicules sans craindre de perdre sa peinture à cause de la chaussée rétrécie ». Un avis partagé par Ndoumbe Celestine, habitante de Deido. Elle estime que les routes à sens unique limite de nombreux dégâts, des embouteillages et facilite la circulation dans la ville. En attendant, les usagers en occurrence les conducteurs de mototaxis communément appelés « Ben-skin » doivent respecter la signalisation. Et au revoir les infractions !

Frank William BATCHOU