Fesmudat 2011 : Les musiques et danses traditionnelles du Cameroun s’expriment à Douala

Ce festival aura lieu du 18 au 27 mars 2011 au stade Camtel de Bepanda. Il va permettre aux populations locales de toucher du doigt les rythmes et danses des différentes régions du pays.

 

Jeudi 10 mars 2011. Il fait un soleil de plomb. Le stade Camtel de Bepanda de Douala est transformé en un chantier. Le visiteur qui arrive ici est accueilli par des coups de marteaux à répétition. Par endroit, des amas de planches y sont entamés dans une insalubrité caractérisée. Normal. Ce sont les détritus du Fomaric 2011 qui s’est achevé quarante-huit heures plus tôt. Ce sont des manœuvres démontent et refont des stands. Lesquels devront abriter la première édition du Festival de musiques et danses traditionnelles (Fesmudat 2011). Certains membres du comité technique d’organisation (Cto) sont assis dans un espace protégé et échangent sur les préparatifs. Las d’attendre d’être occupé, une sixaine de jeunes garçons, visiblement triste, se dirige vers la sortie. Elle est immédiatement rejointe par l’un des membres du Cto. Ce dernier s’excuse de leur avoir fait patienter inutilement pendant longtemps. Et les inviter à revenir le lendemain pour faire le ménage de ce lieu de fête.

Pour cette première édition, le Fesmudat va se tenir du 18 au 27 mars 2011 au stade Camtel de Bepanda. Pendant ses dix jours, la capitale économique va vibrer au rythme des musiques et danses traditionnelles des dix régions du Cameroun. Mais dans les chaumières culturelles, les questions se posent sur le choix de cette ville hôte et non une de l’arrière pays. Un point que Raphaël Takala Tapeyim, le promoteur de l’événement, a tenu à éclairer : « Douala a été choisi par le comité d’organisation parce que c’est une ville cosmopolite au sein de laquelle, on retrouve toutes les régions du pays par l’entremise des foyers culturels», explique-t-il. Et d’ajouter que le Prince René Bell, en sa qualité de patron traditionnel de la localité, recevra tous les chefs qui viendront des dix régions du pays. Ses garants des secrets traditionnels vont également profiter de la circonstance pour vulgariser les valeurs touristiques de leur chefferie respective aux touristes afin de susciter le développement du tourisme dans leur différente localité. Ce festival, le premier du genre à rassembler toutes les régions du Cameroun à Douala, a pour objectif de permettre aux participants de revisiter et valoriser nos cultures ainsi que nos instruments de musiques quasi-inconnu de la majorité des camerounais ; complètement acculturée aujourd’hui.

Désordre musical

S’agissant des prestations musicales, Eric La Forme, le directeur artistique dudit festival, nous affirme que 95 % des artistes ont été déjà contactés. Parmi les artistes à nous révélés, on note une bonne brochette évoluant dans les rythmes populaires et non traditionnels. On peut citer entre autres Annie Anzouer, Guillaume Tell, Belka Tobie, Guy Watson, Mathématik de Petit Pays, Hugo Nyame et Petit Pays. Après notre inquiétude sur cette programmation qui s’éloigne complètement de l’objectif de cette fête culturelle, Eric La Forme relève que : « Ce sont certes des artistes qui font dans les rythmes populaires, mais il faut remarquer qu’ils attirent énormément de foule en ce moment. Seulement, ils seront uniquement programmés en soirée tandis que les artistes faisant dans les rythmes traditionnels comme le Koutchoua Mbada, Talla Jeannot, le groupe Nabas, Afo Akom… seront programmés en après midi. Voilà comment le programme est établi jusque là », précise-t-il. Durant ce festival, les artistes faisant dans le traditionnel seront soumis à un concours dont les meilleurs seront sélectionnés par un jury composé de dix membres venus des dix régions du pays. cet événement est parrainé par l’honorable Françoise Foning, maire de Douala V, circonscription dans laquelle se trouve le stade Camtel de Bepanda.

Frank William BATCHOU