Prime de l’excellence académique : Les 50.000 Fcfa de tous les soulèvements

Après les étudiants des universités de Yaoundé I et Douala, c’était le tour des « cop’s » de Buea de manifester pour rentrer en possession de leur dû.

 

La journée du 11 août 2011 n’a guère été de tout repos au campus de Molyko à Buea. Alors que Vincent Titanji, le recteur de cette institution universitaire, et les membres du conseil académique, organe chargé de la délibération des résultats académiques, s’apprêtaient à tenir le conseil académique du second semestre, ils sont assaillis par des centaines d’étudiants. Ces derniers réclament le payement des 50.000 Fcfa équivalent à la prime d’excellence octroyé par Paul Biya, le président de la République. Au sortir de quelques négociations avec tour à tour, Lydia Egbwe, chef comptable, et Vincent Titandji, les revendicateurs sont priés de revenir à 13 heures. Le temps de trouver des liquidités pour remédier à l’agitation. La ponctualité étant le respect des chefs, les manifestants reviendront à l’heure pile. Moment au cours duquel, le conseil devait procéder à la délibération des résultats. Voila les dissuader à nouveau, Vincent Titandji est interrompu par les « cop’s » qui crient en chœur « Dieu est là, il voit tout… » ; et son véhicule immobilisé. C’est par les voies secondaires que ce dernier parviendra à s’échapper laissant ses collègues à la merci des manifestants. Justifiant ainsi l’adage qui dit qu’en temps d’instabilité, chacun sauve d’abord sa peau. Bravo monsieur le recteur ! Ces enseignants ne seront libérés qu’aux alentours de 16 heures lorsqu’ils sont appelés dans leur différente faculté pour toucher leur prime.

Cette manifestation des étudiants n’est pas la première depuis le début des payements de la prime de l’excellence académique dans les différentes universités d’Etat en cette année académique 2010/2011. La bombe a été amorcée le mois dernier devant le rectorat de l’Université de Yaoundé I. Les étudiants s’indignaient devant l’absence des noms de certains sur les listes affichées ou encore la mention « échec » figurant devant le nom des autres. Idem au campus 1 de l’Université de Douala où les étudiants ont manifesté le 1^er août 2011. Il leurs a été demandé de faire des requêtes. Mais dans les rangs des manifestants, l’on parle « d’une mascarade. Ça devient même une chanson très appréciée du recteur chaque année. L’année dernière, c’est le même discours qu’il a tenu. Nous avons fait des requêtes et jusqu’aujourd’hui, on n’a pas eu de suite. Finalement, on nous a dit qu’il n’y avait pas de liquidité », explique Rodrigue, étudiant en Master 1 communication. Il a fallu l’intervention de l’équipe spéciale d’intervention rapide (Esir) pour dissuader les « cop’s » en colère.

De qui se moque-t-on chaque fois ? Des étudiants ou du chef de l’Etat qui a autorisé l’octroie de cette prime aux étudiants ? Sur quel critère établi-t-on le choix des bénéficiaires quand on se retrouve avec des personnes ayant abandonnées les bancs il y a deux ans ? En attendant de voir plus clair, certains pensent que ses noms fictifs permettent aux autorités universitaires de se mettre pleine les poches au terme des opérations prévues à la fin de ce mois. Autre fait marquant c’est qu’à chaque  fois, il se dit que les listes sont closes ou qu’il n’y a plus de liquidité. D’où sort l’argent quand la pression se fait de plus en plus ressentir ? Il serait important pour ses responsables d’être clairs afin d’éviter de susciter le courroux des étudiants chaque fois.

Frank William BATCHOU