Ramadan : Et les commerçants se frottent les mains

A moins d’une semaine de cette fête musulmane, les commerçants s’estiment heureux durant cette période, pour les bénéfices engrangés.

 

C’est la dernière ligne droite avant la fête du Ramadan. D’après le calendrier musulman, elle aura lieu le 19 août 2012 (avec un jour en plus ou en moins selon les pays et la région où l’on se trouve). Les préparatifs s’intensifient dans les familles. Il faut être beau ce jour pour se présenter devant Allah. Raison pour laquelle, les couturiers sont de plus en plus sollicités. Le travail étant intense. La livraison des vêtements devant se faire avant le grand jour. « Ce n’est pas évident. Nous sommes absorbés par le travail. On a une trentaine de tenues qu’on doit coudre et livrer avant dimanche. Je suis obligé de solliciter quelques amis pour un coup de main », souligne Aboubakar, un couturier. Pour Souleymane Couture, « la tâche est rude en cette dernière semaine du jeûne du ramadan. Les familles sont nombreuses qui nous sollicitent pour la confection de leur tenue. C’est vrai que ça rapporte beaucoup d’argent mais c’est difficile parce qu’elles nous sollicitent très souvent à la dernière minute. On est obligé de le faire ».

Les commerçants qui se frottent aussi les mains sont les vendeurs de fruits. Au marché central, au lieu dit camp Bertaut ou à proximité des morgués, on parle de la haute saison. Car, le commerce est florissant. « C’est avec les fruits que les musulmans cassent le jeûne dès 18h30. Ils doivent les consommer en grande quantité parce qu’ils ne mangent pas toute la journée. Ce qui fait qu’ils achètent beaucoup de fruits. Je peux, en une journée, réaliser une recette de 30 à 40.000 Fcfa durant cette période », Elvis Monkam, rencontré ce 13 août à un jet de pierre de la mosquée du marché Congo. Pour Elisabeth, « Si toutes les périodes étaient celle du carême, c’est que je serai aussi bien riche dans ma vie. Les fruits se vendent beaucoup et à de très bon prix d’ailleurs. Parfois, tu es obligé, d’ajouter même 200 Fcfa sur une tête d’ananas pour avoir plus de bénéfices ».

Ils ne sont pas les seuls à savourer cette manne. Chaque soir, des jeunes filles obstruent le trottoir non loin de l’hôtel Leuwat. Drapées dans leur pagne, le sourire aguichant, elles proposent aux passants soit des beignets de haricots, de maïs ou de farine, soit de la bouillie ou des bonbons au caramel. Une activité très rentable. D’après les dires d’Adjidja, son plateau de beignets retourne toujours à la maison étant vide. « Même quand le marché est trop dur, je fais tout pour finir deux plateaux de beignets. Ils se vendent à 25 Fcfa. C’est avec ça que nous allons coudre nos tenues. Nous devons aussi beaucoup vendre parce qu’après le ramadan, le marché est encore trop dur ». En attendant cette fête d’Aid Fitr, les commerçants peuvent encore faire de bonnes affaires.

Frank William BATCHOU