Serge Henri Kelbe : Le visionnaire… énergétique

Il fait partie de la jeune garde des entrepreneurs dynamiques sur qui, le Cameroun peut s’appuyer pour impulser son émergence. Son action dans l’énergie solaire à traverser les frontières africaines. Parcours exceptionnel de monsieur « énergie solaire » au Cameroun.

 

On l’entendra rarement à la radio. La télévision alors ? Il aime la regarder. Quelle soit locale ou étrangère, il y est connecté. Ces programmes préférés : les débats politiques qu’il regarde jusque tard dans la nuit. Bibliophile, son dévolu est jeté sur des livres de Géopolitique et de géostratégique. Pas beaucoup d’économie. Ce malgré son statut de chef d’entreprise. Une idylle qui commence en Russie après la guerre de Yougoslavie (1991 – 2001). Et pourquoi ? « Parce qu’il faut savoir anticiper les actions des hommes politiques quand ils veulent redessiner les cartes qui permettront de mieux gouverner », rétorque Serge Henri Kelbe. Pas besoin d’attendre une quelconque carte. Il en est une. Un visionnaire qui a pris une option d’avance pour impulser l’émergence du Cameroun. Surtout que le chef de l’Etat a, dans son discours de fin d’année à la nation, démontré son intérêt pour le secteur énergétique qui « est la condition du développement de notre économie. » Paul Biya.

Son créneau est l’énergie solaire. Un produit qu’il pense, devrait être accessible à tous les camerounais en commençant par ceux vivant dans les zones rurales les plus éloignées. Car, « c’est une énergie de masse. Il faut comment cette énergie est utilisée en Inde ou en Chine. C’est parce qu’elle est à la disposition de tous. Pour le rentre accessible au Cameroun comme je le souhaite, on doit exempter les frais de douane, comme ce fut le cas pour l’informatique pendant plus de dix ans, sur ce produit comme la loi de finance de 2012 déjà en exemptant de la Tva ». Un cri de cœur de Serge Henri Kelbe quand il sait qu’il y a « des grands projets énergétiques qui arrivent, et qui seront uniquement solaires dans la distribution de l’énergie de masse ou dans le système décentralisé ».

Serge Henri Kelbe est un bonhomme tranquille et très ouvert au premier venu. Hum… Pas très commun dans une société hypocrite comme la nôtre. La mise, sobre, se reflète dans ce bureau presque spartiate. Devant lui, un ordinateur portable, à moitié fermé, sur lequel il jette de temps en temps un coup d’œil. Peut-être pour vérifier un document important. Quoi de plus normal. C’est le manager de l’entreprise Matrix Power créée en 2007 à son retour du Canada où il fait une partie de ses études supérieures. De façon permanente, Serge Henri Kelbe gère douze employés, soit douze familles camerounaises, et plus d’une trentaine en emploie indirect.

Mécanique-automobile

A 40 ans révolus, c’est un esprit ouvert. Le travail qu’il exerce aujourd’hui n’est pas celui auquel beaucoup de personnes s’y attendaient. Après son secondaire au Collège de Lasalle à Douala soldé par un Baccalauréat en Mécanique-automobile, il s’envole pour la Russie en 1995. Il s’inscrit à l’Université polytechnique de Saint Petersburg où il décroche, cinq ans après, le diplôme d’ingénieur en mécanique-automobile. Il faut aller voir ailleurs. Le choix se pose sur le Canada, dans l’Etat du Québec et précisément dans la commune de Sainte Foi. Il y poursuit ses études, jusqu’en 2005, à l’Université de Laval où il est doublement nanti du Diplôme d’étude supérieure et spécialisée (DESS) et un Master en Génie industriel. C’est aussi l’heure des grands challenges. Il faut vivre… La vie n’étant pas or comme on pense toujours. « Pendant cette dernière année, quand je préparais ce Master, 2005, je n’avais plus trop de pression d’aller aux cours. Donc, pendant trois ans, de 2004 à 2007, j’ai travaillé chez Alcan, chez Bombardier, chez Poste Canada avec des contrats à durée définie (CDD) de six ou sept mois renouvelable des fois », se rappellle-t-il.

Et votre entrée dans l’univers de l’énergie solaire alors ? « Je me retrouve dans l’énergie solaire après avoir suivi une formation en tant qu’assistant technique dans un bureau d’étude à Dorval. C'est-à-dire que j’ai appris à dimensionner et installer les panneaux solaires chez Matrix Energy qui est l’un de mes principaux fournisseurs aujourd’hui », explique Serge Henri Kelbe. Et de poursuivre : « Je n’ai pas trop cherché le nom de mon entreprise, Matrix Power. Certes il y avait Matrix Energy, où j’ai bossé pendant quelques temps. Mais, je me suis basé sur la texture d’un panneau solaire qui, quand vous regardez, est fait sous forme de matrix. C’est un langage binaire (001 – 100…). C’est donc à partir de cette matrix que je mets donc Matrix Power qui signifie : la Puissance de la Matrix. Il s’agit d’une matrix qui produit de l’électricité ». Malgré tous avantages qu’offre l’étranger, il opté retourner investir dans les énergies renouvelables propres et développer son pays.

Rdpc

Encore au collège, en 1992, il est fasciné par la carrière politique de son grand-père, le défunt Nicolas Kelbe. Et se sent aussi investi d’une mission qu’il n’entreprendra qu’à son retour au pays ; suite à sa rencontre avec Georges Francis Ntepe Manga. Il réveille l’esprit de leader qui sommeille en lui. « Le leadership, pour moi, est inné. On peut fabriquer un leader mais ce ne sera pas ça. Il faut avoir le don de rallier le maximum de personnes à votre cause parce que pour mieux gérer les hommes, il faut savoir les écouter », rappelle-t-il. Porté à la tête de la présidence du comité de base du Rdpc de Bonadouma II (Njo-Njo), il mobilise les militants au quotidien, depuis plusieurs mois, pour les inscrire sur les listes électorales. Son objectif « faire du 100% d’inscription à la fin de cette opération prévue le 28 février 2013 ». Serge Henri Kelbe est marié et père de trois enfants.

Frank William BATCHOU