Dans les #Mapanes, il se raconte un tas d’histoire sur le phénomène Boko haram dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun. Nous avons pensé aller vivre ça en direct. Enquêter sur le phénomène. Sauf que l’aventure s’est déroulée autrement. Bienvenu dans le #Toli du mapaneur.
Ce n’est pas une prouesse. Mais pour une fois, je me sens comme eux. Peut-être que je suis même un des leurs. Sans le savoir. Eux, ce sont ses africains qui bravent les intempéries et les forces de la mer pour rejoindre l’Europe via l’Espagne. Comme eux, j’ai passé près de cinq jours à la belle étoile. Comme eux, j’ai porté le même vêtement plusieurs jours, sous la pluie comme sous le soleil. Comme eux, j’ai mangé ce que je trouvais sur mon chemin. J’ai cherché même le tapioca que je reniais l’année dernière au Nigeria sans voir. Comme eux, j’ai été recueilli dans la maison d’un bon samaritain. Il se nomme Haliyou. Je le relevais déjà dans ce billet.
Dormir comme un « nanga-boko »
Monsieur Haliyou m’a recueilli pour une nuit dans sa maison. Je ne pouvais pas demander plus. Même dans ces quatre murs de son domicile, le froid ne reconnaît pas ses anciens clients. En menant récemment une enquête sur ces refugiés centrafricains qui dorment à la belle étoile à Douala (elle sera publiée cette semaine à coup sûr), je m’étais toujours demandé comment ils procédaient. J’en ai eu la réponse dans ce coin perdu de la région de l’Adamaoua. Dans la posture du « vieux Tchakarias » dans l’œuvre « Les Bimanes », je peux enfin allonger mes vieux os qui craquettent sur ce tapis fin en guise de matelas. La dame de la maison me prête un foulard que je noue autour de la tête, une échappe que je noue autour du cou et une paire de chaussette que j’enfile aux pieds. Jusque là, on entend toujours les « kêp, kêp, kêp » au salon. Le froid fait son travail et je paie les frais. La souffrance s’est ainsi pérennisée jusqu’aux premières lueurs ensoleillées de la matinée suivante.
Un-deux. Lentement comme Foning. J’avance. Subitement, je sens une douleur tout au long de ma cuisse arrière et de mon mollet droit. Je force la marche. La douleur est persistance. Wèèèh, voila la maladie des pros qui vient aussi m’attrape dans la brousse et non dans un stade de football. Que faire sans médecin spécialiste à côté ? Je ligature ma cuisse supérieure avec une corde. Obligé de ralentir mon rythme de marche et sautiller. C’est alors que je découvre dans un buisson près du chemin, un fou bien installé. Son accoutrement et son aspect physique font foi. Son sac « Aide-moi à divorcer » ou mieux « Ghana must go » selon certain est posé près de lui. Il contient, à en juger par sa forme et son fruit par moment, des brindilles de bois, des papiers plastiques, des bouteilles en matière plastique et bien d’autres effets. Une forte odeur de « Banga » ou « Tchap » assaisonne l’air...Lire la suite ici
Frank William BATCHOU
PAPY ANZA - MEESANEDI by Papy Anza
Meesanedi est le titre éponyme de mon maxi actuellement sur le marché. Sorti le 16 septembre 2014 au Cameroun, il est une balade dans l'univers angélique de la musique made of Africa. Bon écout...