Angélique Touenguene : Un « patrimoine » camerounais à préserver

A travers ses multiples casquettes, cette actrice de la vie sociale, politique et même décisionnelle au Cameroun est un exemple à suivre par la jeune génération.

 

Madame Touenguene née Angélique Nlend. Ce nom est depuis juillet 2007, un label en ce qui concerne la célébration des mariages à Douala. Premier adjoint au maire de l’arrondissement de Douala 1^er chargé de la coopération décentralisée et de la communication, elle a su marquer les esprits des couples ayant décidé de s’unir pour le meilleur et pour la vie. Sa manière de présider cette cérémonie, unique dans la vie, « donne l’envie d’y revenir le lendemain pour qu’elle la célèbre une fois de plus. Elle trouve toujours des mots justes pour amener les couples à savoir que vivre ensemble et pendant longtemps est une merveille et un bonheur irremplaçable. Elle a célébré mon mariage et celui de mes amis. Quand j’ai la possibilité de proposer une mairie à quelqu’un pour son mariage, c’est Douala 1^er, en espérant que c’est madame Angélique Touenguene qui le présidera », explique sans détour B. Fogue, un jeune marié. Comme lui, plusieurs autres personnes ne lésinent pas sur les mots pour exprimer le savoir-faire de cette dame au large sourire. Mais qu’est ce qui fait cette particularité ? « Je pense qu’une célébration à d’abord un caractère d’abord solennel parce que c’est d’abord un jour unique pour ceux qui se marient. Mais ce qu’il faut retenir c’est que, d’un couple à un autre, ce qui est à dire n’est jamais pareil. Sinon, on aurait l’impression de cloner les gens, de dupliquer le message qu’on  a avec les concernés. Personnaliser chaque cérémonie donne une nouvelle coloration », rétorque Angélique Touenguene. Et d’ajouter : « Comme je dis, ce qui m’intéresse dans ce que je fais c’est parce que je mets beaucoup du mien, je suis sensible à l’excellence en quoi je voue un culte particulier. C’est ce qui me caractérise et c’est pourquoi, quand j’aborde une activité, je l’aborde de manière entière, j’y mets du mien, j’essaie de bien faire et d’exceller. C’est une manière particulière, une manière de faire qui correspond à ma personnalité ». Une manière de faire dont-elle seule détient le secret. Une particularité dont-elle ne cessera de l’utiliser pour impressionner le grand public.

Femme plurifonctionnelle

« C’est vrai qu’on parle beaucoup de mes mariages heureusement que je fais bien autres choses », précise-t-elle. Dans son bureau à la Mairie de Douala 1^er où nous l’avons rencontré, elle reçoit plusieurs personnes entre plusieurs dossiers à signer. Un rituel qu’elle exécute avec rapidité parce qu’elle est appelée à d’autres fonctions. Des fonctions qui, selon elle, sont toutes aussi importantes comme celle qu’elle occupe à la Mairie de Douala 1^er. Elle est entre autres cadre supérieur au Port autonome de Douala après avoir occupé le poste de directeur des ressources humaines, directeur de l’administration générale, Présidente du conseil d’administration d’un centre de formation des activités maritimes et portuaires, membre de plusieurs associations à caractère humanitaire comme le Rotary club de Douala (présidente entre 2003-2004) et membre de la chaîne des rôtisseurs, un club qui fait dans la gastronomie. En plus de ses postes, elle est aussi golfeuse, membre du club golf de Tiko depuis près d’une vingtaine d’année. « C’est un sport que j’affectionne particulièrement ; un sport qui somme toute sollicite beaucoup de muscles et contrairement à ce que les gens pensent, on réfléchit beaucoup. Vous êtes derrière une petite balle qui vous permet néanmoins d’évaluer le chemin que vous avez parcouru jusqu’au trou où elle va entrer et le chemin qui vous reste à parcourir », dixit Angélique Touenguene. Fort de toute cette plurifonctionnalité, Angélique se définit comme « une femme à tiroir. C'est-à-dire : j’ouvre chaque fois les tiroirs, je ne les ferme jamais ; ce qui me permet de passer d’un tiroir à un autre sans difficulté. Tous les tiroirs sont entre-ouverts et ils représentent, chacun, une activité parce qu’il faut le dire aussi ».

30 ans de mariage

A voir cette dame, on lui donnerait fièrement quarante-cinq ans au plus. Pourtant, Angélique Touenguene nage dans la cinquantaine. « Si je ne fais pas mon âge, c’est bien pour moi. Parce que tout est dans la tête. On est bien structuré et ça se lit sur le visage. Vous savez que chaque fois qu’on plisse le visage, ce sont des rides qu’on acquiert qui donne l’impression quand vous êtes jeune d’avoir un certain âge ou un âge certain », dit-elle avant de poursuivre : « Beaucoup de « zénitude », de bonne humeur tout en sachant que ce n’est pas parce que vous vous présentez avec un visage morose ou un teint pale que ca va changer quelque chose. Je suis une personne de contact. Je me cultive auprès des autres parce qu’on a toujours quelque chose à apprendre des autres. Bref, je me situe au carrefour du donné et du recevoir ». C’est en 1980 qu’elle a convolé en juste noce. Au dessus de ses trente ans d’amour inlassable avec son époux, monsieur Nlend, elle est mère de deux enfants.

Frank William BATCHOU