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L'univers de Frank William Batchou

L'univers de Frank William Batchou

Nous vous présentons dans ce blog toute l'actualité sur le Cameroun. Et une ouverture sur le monde... Merci pour vos commentaires et surtout vos critiques constructives


Des médecins traditionnels s’offrent en spectacle dans les rues de Douala

Publié par Frank William BATCHOU sur 25 Mars 2011, 20:29pm

Catégories : #Société

Le phénomène est en pleine expansion dans la ville. Pendant que les uns disent trouver leur compte, d’autres y voir un vaste marché de filouterie des produits dont la fabrication des décoctions proposées aux « patients » reste douteuse.

 medicaments-traditionnels.jpg

1-    Des pharmacies sur une étoffe à même le sol

Il faut un soleil de plomb ce jeudi 10 mars 2011. La chaleur qui sévit dans la ville de Douala est torride. Elle n’empêche cependant pas la naissance et la formation d’une marrée humaine sur l’ancien site de la Cnps de Deido, non loin du lieu dit école publique. Les uns transpirent à grosse gouttes. Les autres sont recroquevillés sous un morceau de tissu ou un tee-shirt leur servant de visière. Ce sont des hommes et des femmes. Ils sont tellement concentrés et attentifs qu’on croirait être en présence des élèves suivant les explications en observant pour la première fois une réaction chimique dans un laboratoire. Autre impression, on croirait être en pleine séance d’initiation aux rites traditionnels en pays bamiléké. Rien de tout cela. Car, en se rapprochant de près, l’on tombe nez à nez avec une campagne promotionnelle de « produits qui soignent chacun plus de deux cents maladies ». L’on emprunter cette expression du « sauveur » en plein spectacle. Le tout sur le regard médusé de ses admirateurs. Sur une étoffe de couleur rouge posée à même le sol, l’on peut observer des écorces d’arbres, des décoctions embouteillées, des poudres multicolores contenues dans des sachets plastiques noirs à moitié ouverts, des feuilles fraîches ou sèches du gui d’Afrique, de l’eucalyptus, de l’aloe vera, de l’herbe appelée communément le « roi des herbes » et plusieurs autres plantes toutes aussi inconnues. Elles sont y exposées et commercialisées aux nécessiteux.

Autres lieux, scènes identiques. C’est le secteur de vente de rotin à un jet de pierre du marché Mboppi, à l’entrée du marché Dacat à Ndokoti ou encore à la gare routière à Bonaberi. Celles-ci ont été observées quelques jours auparavant. Comme chez le « médecin ambulant » suscité, la manière de procéder est la même. Et pour retenir pendant de longues heures son auditoire et confirmer ses actes de guérison par le passé, des photos parfois dégoutantes accompagnent l’exposition. Elles présentent des parties du corps humains rongées par des gros boutons ou laissant jaillir des liquides gluants. « Ce sont des photos de quelques maladies que j’ai eu à guérir. Très souvent, ce sont des sorts qu’on vous a jeté ou un remède destiné à quelqu’un d’autre que vous avez traversé. Je prends en photos comme ça afin que le malade puisse témoigner après sa guérison », explique l’harangueur de foule dans un français approximatif. Mais audible. C’est un homme tutoyant la quarantaine. Il arbore un uniforme traditionnel, un chapeau recouvert de plumes et tient dans l’une de ses mains, un chasse-mouche. De temps en temps, il se lance dans un marketing à outrance pour attirer plus de clientèles. « Approchez et découvrez les miracles de la nature. Je sauve les vies à partir d’une simple écorce d’arbre écrasée ou pas. Il suffit juste de respecter les modalités d’utilisation. Je ne suis pas comme les autres qui passent le temps à raconter sans pouvoir guérir. J’ai la solution à vos problèmes : couche de nuit, poisson de nuit, envoûtement, infections virales… », vocifère celui qui se fait appeler « Docta ». Cet appel à tue-tête attire de nombreux curieux en quête de solution à leur problème de santé.

2-    C’est Aladji ou… rien !

« Les remèdes que je vends aux gens n’ont aucun effets secondaire après l’avoir bu. Ils nettoient jusqu’à la racine la maladie et même les autres non manifestées qui te rongent ». Cette explication est d’Abdoulaye, l’un des vendeurs de médicaments dits traditionnels, rencontré à Bonaberi. Et comme cela transparait dans ses propos, ses produits commercialisés ont la spécificité de soigner divers maux illico : maux de tête, mal de nerf, hémorroïde, hypertension, impuissance sexuelle, syphilis, diabète… Bref, toute passe sous sa drape avec une assurance du soigneur d’être définitive. C’est pourquoi, plusieurs personnes disent trouver la solution à leur problème auprès de ses « médecins ambulants » et à moindre coût ; paraît-il. La preuve, maman Monique N. dit trouver la guérison aux douleurs atroces qu’elle ressentait au ventre pendant plus de dix ans. Lesquels se caractérisaient par le gonflement de cette partie du corps. « Un jour je passais ici, j’ai rencontré Aladji qui parlait du traitement des douleurs du ventre, je lui aie expliqué mon problème et il m’a remis une poudre que je devais lécher avec l’huile de palme quatre fois par jour. Voila comment mon mal est parti », explique-t-elle. Evelyne, quant à elle, dit être désormais une cliente régulière parce que ces tradi-praticiens ont réussi à chasser les esprits ayant pris possession de sa maison. « J’ai versé la poudre dans la maison, il m’a lavé et m’a donné une potion de boire. Tout ça pour une valeur de 5.000 Fcfa », témoigne-t-elle.

Selon « docta » Emeraude, ses prix varient en fonction du problème à résoudre. Mais, poursuit-il, ce sont des montants relativement bas qu’à l’hôpital. D’où proviennent en réalité ses potions et autres décoctions vendues aux « patients » ? Femi rétorque qu’elles viennent des substances extraites des arbres en brousse. Et malgré le fait que leur posologie est expliquée en un laps de temps au client, Femi soutient qu’ils soignent efficacement.

3-    Imposteurs et charlatans… jouent le jeu

Femi rappelle, après interrogation, que « nous ne sommes pas des charlatans et des imposteurs comme on nous appelle. Notre mission est de soigner et même les médecins dits modernes le savent parce. Et, ils nous envoient leurs malades ou viennent avec eux chez nous ». Et de reconnaître : « notre métier est comme tous les autres corps de métiers au Cameroun où l’on rencontre des imposteurs et des arnaqueurs. Ce sont eux qui prennent des sommes colossales aux malades parce qu’ils se sont rendus compte que la vente des produits fait à base des plantes naturelles donnent énormément d’argent. Donc, ses brebis galeuses ne manquent jamais. Mais la plupart d’entre nous sont sérieux ». C’est dans cet élan de sérieux que plusieurs associations de tradi-praticiens ont vu le jour depuis plusieurs années au Cameroun. L’objectif étant de redorer les lettres de noblesse de la médecine traditionnelle. C’est pourquoi, Moukoko, un naturopathe, estime que « ses vendeurs de produits dans la rue ne devraient pas y être. Parce qu’il n’y a aucun contrôle réel des produits et les prescriptions ne sont pas réglementées. Le gouvernement devrait interdire ce genre de commerce ». Un combat qui est loin d’être arrêté !

Frank William BATCHOU

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F
<br /> Bonsoir<br /> <br /> <br /> Je cherchais l'herbe roi pour faire une article<br /> <br /> <br /> Je reste découvrir ton bel univers<br /> <br /> <br /> Bonne soirée<br /> <br /> <br /> Frieda<br />
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N
<br /> Et oui, il faut faire attention. Un jour dans le bus, une de ces personnes s'est mis a vendre des antibiotiques aux passagers (vous imaginez, sans prescription et sans<br /> preuve de maladie). Ces pilules etait supposees "laver le ventre" et "nettoyer le bas-ventre" ie eradiquer toutes les maladies veneriennes. Et le pire c'etait que la pilule n'etait meme pas<br /> indiquee pour la MST mise en avant. Quelques fois, on profite de l'ignorance des gens pour se faire de l'argent. Cela peut les mettre en danger, meme ce n'etait le but recherche. Vu le contexte<br /> de la crise economique, chacun veut se faire des sous. Il faut eviter toute auto-medication et il faut se fournir dans endroits appropries pour reduire les risques d'intoxications. Desolee pas<br /> d'accents.<br />
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Y
<br /> Nathy, j'ai goûté aussi à un de ces<br /> vendeurs dans le bus de Dschang à Yaoundé - et il a trouvé des acheteurs. Ma femme et moi, on a pas mordu à son hameçon, j'avais aussi des réserves face à la posologie de ces produits même s'ils<br /> étaient supposément faits d'ingrédients aux propriétés reconnues efficaces. Quand on te vante un produit capable de tout guérir ce qu'il peut y avoir de maladie c'est suspect.<br />
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N
<br /> Bel article ! Ca me rappelle les<br /> vendeurs de produits naturels dans les bus faisant la ligne Douala-Yaounde. Pendant au moins une heure ils ne vous laissent pas respirer. Je pense qu'ils ne sont pas a condamner dans les<br /> situations ou la me<br /> <br /> <br /> decine moderne n'a pas eu de solutions (apres maintes avis medicaux). Mais ce qui est dangereux, c'est que le malade ne connait pas exactement le nom du principe actif, les effets secondaires,<br /> les contre-indications... Et egalement l'hygiene et la conservation douteuse des produits (exposes au soleil ou a la poussiere). Ca peut causer plus de mal que bien dans ces cas la. L'homeopathie<br /> et la naturopathie ont toujours existe et dans les pays comme Madagascar, il existe une chaine de parapharmacie denommee Homeopharma qui marche a merveille. Si les differentes associations<br /> pouvaient reunir leurs forces et se lancer dans la recherche, la regularisation, et l'amelioration de la qualite des produits, ce secteur pourrait convaincre davantage.<br />
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M
<br /> effet du capitalisme , la<br /> mondialisation, le liberalisme et la democratie!!!<br />
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J
<br /> ah bel article.<br />
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D
<br /> Hum<br />
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G
<br /> Je pense Frank qu'on devrait<br /> encadrer cette activité<br />
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