C’est le chiffre révélé au cours de la conférence de presse donnée par l’Association La Colombe au Centre culturel français de Douala ce 22 mars 2011. Elle s’est tenue en prélude au concert de musique humanitaire qui aura lieu au Castel hall de Douala.
La tristesse était lisible sur le visage des personnes présentent dans la salle du Centre culturel français Blaise Cendrars de Douala ce 22 mars 2011. La raison de ce sentiment est le chiffre avancée par les conférenciers du jour : Blanche Ongmessom, présidente de l’association Colombe, Prince Ndedi Eyango, artiste musicien et parrain de la deuxième édition de « Préservons nos enfants ». Selon Blanche Ongmessom, en faisant référence à une étude menée et rendue publique par le Centre internationale pour la promotion de la création (Cipcre), le taux d’exploitation sexuelle sur les enfants est en pleine croissance au Cameroun. Plus de 4000 enfants sont des victimes. Sur les trois dernières années, cette recrudescence est pratiquement de 3% chaque année. Ces statistiques révèlent aussi que 36 % des victimes ont moins de treize (13) ans et 30 % des ses enfants sont de sexe masculin. Ce qui les expose à l’exploitation homosexuelle.
Ce phénomène (criminel) devenu national est reparti de la manière suivante : 4% de victimes pour l’Adamaoua, 7% pour les régions du Centre et de l’Est, 12% à l’Ouest, 8,5% au Sud. Les régions anglo-saxonnes (Nord-ouest et Sud-ouest) enregistrent à elles seules 89 des 329 victimes camerounaises ; soit 27,1%. Elles sont suivies par les régions septentrionales à concurrence de 107 victimes (32,4%). Ces enfants sont utilisés dans les points chauds des villes et campagnes (hôtels, motels, auberges, circuits…) où leur fraîcheur, apprend-t-on, est appréciée par une clientèle vicieuse. Transformés en véritable machine de sexe, ces enfants rapporteraient environ 12 millions de Fcfa par jour à leur bourreau.
C’est dans le cadre de la sensibilisation et la dénonciation contre ce fléau que la conférence du jour a été organisée. Laquelle donnera lieu à un concert de musique le 30 mars 2011 au Castel hall de Douala. Ce dernier viendra marquer la deuxième édition de « Préservons nos enfants » dont l’association La Colombe en est l’initiatrice. Un concert est-il un moyen pour sensibiliser le grand public ? « Il faut savoir qu’il existe plusieurs types de sensibilisations et le concert en un. Les artistes du monde à travers le monde peuvent influencer les populations pour décrier ce mal et réduire le taux de viol sur les enfants », souligne Ndedi Eyango. Pour cette soirée de sensibilisation, il sera accompagné sur le podium par Queen Eteme, Krotal, Major Asse, Marsi et le Tizeu No Name Crew. On espère que le message qui sera transmis ne tombera pas dans les oreilles de sourds. De plus, la justice devrait frapper durement tous les ravisseurs et les bourreaux de ses enfants.
Frank William BATCHOU