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Le contenu est désormais connu. Surprise générale au sein du grand public. Enfant, veuve et frères n’en reviennent toujours pas.
Ça t’a fait frémir. Je sais. J’ai ressenti la même chose. J’avais les larmes aux yeux, quand j’ai décidé écrire sur ce sujet. Mais n’ai crainte. Puisque, quand je parle de moi, je parle aussi de toi. Exactement comme Victor Hugo. Il y a de cela quatre jours (24 août 2013, Ndlr). J’ai évoqué ce sujet avec un ami. Nous étions à un mariage à Bafoussam, dans la région de l’Ouest Cameroun. A l’écoute de l’expression « mon testament », mon ami a immédiatement rétorqué : « Lègue-moi seulement ton terrain qui est au village. On verra le reste plus-tard ; lors des témoignages ». Ahahahahahah !!! Oui. J’ai ri… aux éclats. Si j’avais ce terrain, que ferai-je encore en ville ? Pour vous dire vrai, je serai retourné là-bas depuis longtemps pour pratiquer de l’agriculture (de seconde génération) comme le demande, depuis quelques temps, le « Noum gui » national ; Pa’a Paulo. Et à coup sûr, je m’enrichirai très vite.
J’évoque cette histoire testamentaire parce qu’elle m’a vraiment choqué. Je porte cette douleur depuis. Aujourd’hui, je dois me libérer. Libérer ma conscience et vivre dans la paix. L’acteur principal de cette histoire est un vieil ami (frère) que je nommerai Eric dans ce billet. Il est âgé de 35 ans et père de deux bambins très mignons. Eric fume pas moins de trois paquets de cigarettes par jour. Cette « profession » de fumeur qu’il exerce ne date pas d’hier. Il l’a débuté pendant son adolescence. Il y a environ sept ans, il a été interné dans un hôpital de la ville de Bafang. Quand il toussait, on dirait un moteur de voiture dont le fonctionnement va subitement s’interrompre vu le poids de l’âge et du mauvais entretien. J’ai cru à un moment donné qu’il était tuberculeux. Que non ! Après des plusieurs examens, il ressort que ses poumons ont entièrement noirci. Sa respiration est de plus en plus faible. Après plusieurs semaines de traitement, Eric a quitté cet hôpital pour regagner son domicile. Il a même juré sur la tête de ses aïeux qu’il ne fumera plus. Surtout qu’il a découvert, miraculeusement après tant d’années, une phrase pourtant bien mis en exergue sur le paquet de cigarette : « La cigarette nuit gravement à la santé du fumeur et celle de son entourage ». Seulement, cette décision d’Eric s’est avérée être juste une promesse. L’application n’ayant pas fait long feu. Ceci avec la complicité et le coaching de son copain nommé Ludovic le chaud père. Ce dernier lui fredonnait, sans cesse, ce refrain : « Tu fumes, tu meurs, tu ne fumes pas, tu meurs. Donc, il faut fumer comme moi. Cette maladie n’était que pure coïncidence pour te décourager ».
Photo : Europe 1
Eric s’est remis à son job. Bâton après bâton, paquet de cigarette après paquet. Il est allé jusqu’à faire le rattrapage des bâtons de cigarettes « non-validés » durant son hospitalisation. Hayaaa, chaud gars !! Ignorant ainsi l’importante quantité de goudron, d’Alcaloïde (substance organique d’origine végétale contenant au moins un atome d’azote dans la molécule), de la Nicotine, du plomb, du mercure, du chlorure du vinyle, du monoxyde de carbone, du styrène… qu’il absorbe. Bref, environ 400 substances chimiques contenues dans une seule cigarette. La maladie a refait surface. Les enfants, fumeurs passifs, n’ont pas été épargnés. Problème de respiration, induction de leucémie… Réintégré à l’hôpital, on a diagnostiqué chez Eric, en plus de d’autres maux dont le médecin seul connait encore les appellations, un cancer du poumon, de l’angine et de la bronchite. Un mixage quoi ! J’ai omis de vous dire au départ qu’Eric a déjà rendu l’âme. Pardon. Ce n’est pas une omission. Si je vous l’avais dit plus-tôt, personne n’aurait lu ce billet. Avant de s’en aller, Eric appela sa famille, comme « Le laboureur et ses enfants » des fables de Lafontaine, et lui indiqua la table. Sur celle-ci reposait son testament. Chacun était curieux de savoir son contenu. En réalité, j’ai été surpris comme vous de savoir que son testament était constitué des dizaines de paquets de cigarettes ; de toutes les marques (L&B, Delta mentholé et bleu, Master… J’en oublie d’autres). Ce qui signifie que le contenu, en guise d’héritage légué à sa progéniture et à sa veuve, n’a été que des cigarettes et des mégots, sans oublier l’aéré de loyer à verser au bailleur. Des enfants croulant sous le poids de la famine. Il préférait fumer que de rationner chez lui. Triste ! Tout ça à cause de la cigarette.
Photo : Rfi.fr
Je sais que les semblables d’Eric sont nombreux au Cameroun et sur la planète. Yaaa !! Ne me dites pas que vous ignorez les méfaits du tabac. Que vous n’êtes pas au courant des multiples campagnes anti-tabac diffusées dans les différents médias existants. Excusez-moi si je ne peux vous donner le nombre exact de décès enregistré au Cameroun suite à la consommation du tabac. Il n’y a pas de chiffre officiel. Mais, il y en a assez. En France par contre, le chiffre donne une sueur froide. 70.000 morts par an. Soit 8 morts par heure. Selon le site http://webetab.ac-bordeaux.fr/Primaire/sante/mefait.htm, une cigarette équivaut à six (6) minutes de vie en moins. Faut mettre un terme à ça, please !
Frank William BATCHOU
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