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L'univers de Frank William Batchou

L'univers de Frank William Batchou

Nous vous présentons dans ce blog toute l'actualité sur le Cameroun. Et une ouverture sur le monde... Merci pour vos commentaires et surtout vos critiques constructives


La culture camerounaise agonise

Publié par Frank William BATCHOU sur 7 Avril 2012, 14:08pm

Catégories : #Chroniques

Aucune action concrète n’est faite par le ministère de tutelle en dehors d’attiser la bagarre autour du droit d’auteur. Même les financements représentant du C2D culture ne sont pas utilisés fautes de projets concrets. Pourtant, ce n’est pas ça qui manque.

 doffrance

Quand on parle de cinéma en Afrique, la première destination qu’on s’imagine est Ouagadougou au Burkina-Faso avec le Fespaco. Quand on ajoute : la révolution du cinéma africain, on pense iso-facto au Nigeria avec son Nollywood. En termes de théâtre et de comédie, la Côte-d’Ivoire occupe les premiers rangs. Quand il s’agit de mode en Afrique, les pensées sont immédiatement tournées vers l’Afrique de l’Ouest grâce au Benin, au Togo, au Mali, au Ghana, entre autres. Et le Fespam vient accroître la fierté de cette sous-région dans ce domaine. Dans un groupe sur le réseau social facebook, je me suis amusé à poser cette question peut être rigolo : Pourrais-je avoir le nom d’un pays africain dans lequel la culture est à l’agonie ? Unanimement, comme s’ils s’étaient passés le mot à l’avance, les membres ont répondu : le Cameroun. C’est triste et ça fait mal de savoir que c’est ça notre identité quand la corruption n’est pas à la une. Si le rappeur camerounais Valsero a dit que « ce pays tue les jeunes » dans l’une des chansons de son premier album, permettez-moi de dire que le ministère des Arts et de la culture tue notre art et notre culture.

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Jadis, le Cameroun se bombait le torse d’être un vecteur de premier ordre de la promotion de sa culture en Afrique. Malgré des difficultés, il y avait des salles et les subventions étaient quasi-régulières. Aujourd’hui, c’est le contraire. Il s’estime heureux d’être l’auteur de sa propre déclin. Imaginez-vous un pays comme le nôtre, avec un vivier important d’artistes connus et reconnus à l’étranger, sans une salle de spectacle digne de ce nom comme sous d’autres cieux. Ô shamo ! Un ami m’a dit mercredi 4 avril 2012, et c’est certainement ce dont vous pensez actuellement, que : « Frank, je suis désolé, au Cameroun, il existe deux grandes salles de spectacle à Yaoundé : le Palais polyvalent des sports et le palais des congrès ». Quel genre même. Ce que cet ami a oublié de faire de prime abord, c’était de regarder très bien la dénomination de ces lieux. On lit Palais polyvalent des sports et non palais polyvalent de la culture. De même, ça se dit Palais des congrès et non Palais des cultures. Cet amalgame ne devrait plus être fait. Et il fallait bien le préciser aujourd’hui.

soin

De plus, depuis 2008, le Cameroun compte zéro salle de cinéma. Dans les discours ministériels devant les artistes ou devant les députés de la nation, on nous dit avec fierté comme si c’était un trophée remporté au terme d’un combat acharné. L’annonce de la construction de quelques unes demeure sans suite jusqu’à cette heure. Les rendez-vous culturels d’envergure nationale tel que le Fenac ont cessé de vivre. Les financements des projets culturels sont rares. Quand bien même ils sont faits, cet argent n’arrive presque jamais aux destinataires. Le dernier en date est celui du plasticien Joseph Francis Sumegne dont deux (2) millions de Fcfa ont été déchargés en son nom au ministère des Arts et de la culture à son par qui, on ne sait. Très triste ! Entre temps, la bagarre pour les droits d’auteurs d’intensifie attisée par le ministère de tutelle. Ce dernier a trouvé mieux pour nos amis et frères artistes, il y a quelques jours, d’ouvrir dans ses locaux, une infirmerie encore dépourvue de tout. Il est dit que cette infirmerie se chargera de traiter les artistes en cas de maladie comme le paludisme, de s’occuper des accidents survenus durant les concerts ou d’autres événements culturels. Les soins seront-ils réduits ou gratuits ? Cette décision émanera du gré d’Ama Tutu Muna, la ministre de la culture. Mais dites-moi, si un artiste est victime d’une crise de palu à Douala, à Maroua ou à Kyé-Ossi, doit-il être conduit à Yaoundé alors qu’il y a des centres hospitaliers dans le secteur qui traite cette maladie ? Je ne le conseille pas. De peur qu’il ne passe de vie à trépas. Vous convenez avec moi qu’il n’y avait aucune urgence à créer une infirmerie pour artiste. Elle ne soignera pas cette culture cancéreuse.

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Les gestionnaires de la politique culturelle nationale devraient s’atteler à réaliser plutôt des projets fiables et viables devant aider toute la famille culturelle. Actuellement, une somme de 524 millions de Fcfa représentant la totalité du financement, par la France, du C2D culture est en souffrance dans les caisses françaises par manque de propositions concrètes de la part du ministère des Arts et de la culture du Cameroun. Du coup, La Nos culture Cameroun agonise davantage !

Frank William BATCHOU

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