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L'univers de Frank William Batchou

L'univers de Frank William Batchou

Nous vous présentons dans ce blog toute l'actualité sur le Cameroun. Et une ouverture sur le monde... Merci pour vos commentaires et surtout vos critiques constructives


Une semaine pour construire un bateau de pêche

Publié par Franky Willy sur 25 Novembre 2009, 00:15am

Catégories : #Découvertes

 

Débarcadère de Limbé. Il est 11 heures 30. Il règne une ambiance de marché. Car, on dénombre une d’une centaine de garçonnets, adolescentes et des femmes mûres. Ces dernières, toutes des vendeuses de poissons frais ou fumés, aidées par leur fille, courent en direction d’un bateau de pêche de fabrication artisanale qui vient d’accoster sur la rive gauche. Elles se disputent voire se bagarrent autour des paniers de poissons sortis du bateau. « C’est le panier que j’ai choisi depuis que Victor était entrain de sortir de la barque. Tu viens maintenant d’accrocher à ça. Va choisi un autre panier là bas avant que les autres ne les achètent », lance une revendeuse à sa collègue dans un anglais peu courant plus connu sous l’appellation de « Pidgin ». Un spectacle captivant pour celui qui y arrive sur les berges de l’océan atlantique de Limbé pour la première fois. Malgré ce tintamarre mêlé à celui produit par les vagues, l’on peut difficilement entendre un retentissement de coups de marteau. Celui-ci provient à une dizaine de mètres de la barque.

Cet endroit d’où provient les coups de marteau est espace marécageux réservé à ceux là qui cassent et vendent du bois confectionné en tas et destiné à la cuisine. Ici se trouve Julius, un jeune homme âgé de vingt-quatre ans révolu. Près de lui et à même le sable, on retrouve des scies, une machette, des paquets de clous, un rouleau de fil de fer et un cric à voiture. Armée d’une mini daba, Julius essaye de polir les planches qui servent de bord du bateau en phase terminale suspendu sur deux morceaux de bois. Ce métier, il l’exerce depuis près de sept ans. « J’ai commencé à fabriquer des bateaux avec mon frère aîné. Et trois ans après, j’ai décidé d’évoluer tout seul. Cela n’empêche pas que je le fasse », souligne-t-il. Pour ce qui est de ce bateau, cela fait trois jours comme il a commencé sa fabrication. De prime à bord, il se ravitaille en latte. « Je fais personnellement le rabotage. Ensuite, vient la phase de son assemblage. Je superpose les lattes et les maintiennent avec des clous et les fils de fer. Quand le bateau commence à prendre forme, je le badigeonne avec de serve d’hévéa pour les maintenir coller et empêcher de nombreuses ouvertures entre les planches », ajoute-t-il. Et d’ajouter : « Lorsque je termine la phase d’assemblage, j’entame je débute avec la pose des traverses à l’intérieur devant servir de siège pour les pêcheurs. Cette phase achevée, le bateau peut être opérationnel. Mais, je recommande souvent au propriétaire d’attendre au moins deux jours avant de le mettre en activité. A ce bateau, on peut ajouter un moteur comme ceux que vous voyez sur la rive ».


Selon ce dernier, il lui faut une semaine pour fabriquer cette barque destinée à la pêche. Cette barque mesure environ six mètres de long sur un mètre de large. En ce qui concerne le coût de fabrication de cet engin de pêche, Julius reste sceptique vis-à-vis du reporter de Le Messager. « Il sera difficile pour moi de te donner le montant exact de ce bateau. Parce que vous n’êtes pas un pêcheur et vous êtes un visiteur. Quand vous aurez besoin d’un bateau comme celui-ci, on va s’entendre sur le prix », répond-t-il. Au moment où nous quittons le site, Julius faisait encore les retouches des bords du bateau.

Frank William BATCHOU

à Limbé

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